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Wild Irish Roses- Paco
Dim 24 Fév - 0:48
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Dehors c’est étrange. Tout va si vite, tout est tout le temps en mouvement. Chicago est une immense fourmilière bruyante dans laquelle se croise une infinité de monde et moi, après deux ans coupé du monde je me sens perdu dans un monde peut-être trop grand. Je ne sors pas beaucoup depuis un bon moment maintenant.  Encore moins depuis quelques semaines. Maintenant que je me suis mise en couple avec Paco , je n'ai plus envie de sortir. A vrai dire, je ne sors pas du tout. On s'est sans doute un peu enfermer dans une routine très vite. On trouve toujours le moyen de se retrouver le soir, que ce soit chez moi où chez lui, plus rarement. Mais, on ne sors pas. Et moi ça me va. Je n'aime pas sortir. Je n'aime plus du tout ça. Aller dehors, me mélanger aux gens, à la foule, à tout ces gens qui me regardent, qui m'entendent, qui me parlent, c'est trop pour moi.  Ça fait trop, je respire de moins en moins bien quand je suis dehors. Ça me paraît presque trop oppressant. Alors oui, je me suis enfermée sur Paco. Paco tous les jours. À tout moment de la journée. Dés que j'ai une seconde. J'ai plus envie de voir que lui. Y'a qu'avec Paco que je me sens en sécurité complète. Comme s'il pouvait m'apaiser rien qu'en étant présent.  Comme s'il pouvait tout effacer par sa présence. Il est devenu nécessaire.  Indispensable à ma santé. Mais dehors c'est si étrange. Tout va si vite. Tout est tellement en mouvement, et j'ai l'impression de me noyer dans ce tourbillon de voix, de bruits, de rire, de gens, de bâtiments. Tout devient trop quand je suis dehors. Et j'ai l'impression de me noyer, de couler à pic, d'avoir les chevilles attachées à du béton armé, impossible de nager vers la surface. La seule personne avec qui j'arrive à sortir sans être réellement inquiète, c'est lui.

Alors j'ai voulu faire un effort quand il m'a demander de rencontrer ses amis. J'ai voulu qu'il soit heureux, parce que lui aussi le mérite. Parce qu'il n'a pas cessé de faire des efforts avec moi et que moi pour le moment, je n'ai rien fait pour lui. Rien du tout. Rien d'autre qu'être un poids étouffant dans sa vie. Alors quelque part , entre mon égoïsme et ma peur, j'ai trouver le moyen de lui faire plaisir. De faire des efforts moi aussi. J'ai parfois peur de ne pas réussir à le rendre heureux malgré tout mes efforts.  J'ai l'impression que ce sera pas assez parce que je suis faible au fond. J'ai peu de volonté. Pas assez en tout cas pour reprendre une vie normale. Recommencer à sortir comme avant, faire la fête, être vue par des gens c'est pratiquement insurmontable. Et si je fais cet effort c'est parce que pour Paco, c'est important. C'est parce que Paco en a besoin et que je l'aime beaucoup trop pour  pour l’étouffer dans une relation qui ne lui convient pas, où on s'enferme.

- - -

J'ai changer 5 fois de tenues. Je les aient toutes envoyées à Paco pour son avis mais, il n'est pas vraiment d'une grande aide. Paco me dit toujours que je suis jolie. Y'a absolument aucune objectivité dans son jument. Je pourrais porter n'importe quoi, qu'il me trouverait toujours jolie.  J'ai l'impression que j'ai oublier les codes des relations humaines normale. Tout m'échappe. Et je stresse et j'angoisse comme jamais je n'ai angoisser.  Je suis stressée, moi. Je me pose tout un tas de questions auxquelles il ne sait pas vraiment quoi répondre. Ce que je devrais porter ?  Il en  sait rien. Comment je dois être ? Il en  sait rien. C'est pas spécialement important, qu'il essaie de m'expliquer.  Est-ce que je dois apporter des choses à ses amis ? Je sais pas moi. Du vin, de la bière, du crack , un cerveau peut-être ?  Apparement, non.  Est-ce que je dois me maquiller, me coiffer ?  Il me dit de faire comme je veux. Et puis est-ce que je dois me forcer à parler beaucoup ou est-ce que je dois au contraire être discrète ? À vrai dire, mes questions et  préoccupations le dépassent complètement. Et je m’apprête à faire une chose que je détestais déjà avant : tenter de me faire apprécier par des gens que je n'apprécie clairement pas. Parce que je vais pas mentir... Je déteste les amis de Paco. Je n'aime pas Dany, cet espèce de beauf écervelé qui le tire vers le bas ,je n'aime pas Nate , le gay à moitié camé qui passe son temps à faire la fête à qui il ne reste qu'une moitié de cerveau, je n'aime pas les autres non plus par procuration parce qu'ils passent leurs temps à ricaner des blagues vaseuses des pseudos leader stupide de cette bande de rat. Mais, je sais combien Paco les aime. Alors je vais me sortir les doigts et faire l'effort d'être appréciable.  J'ai fini par opter pour une tenue simple, parce que j'ai pas non plus envie d'en faire des caisses et puis franchement de toute façon, vu leurs avis sur moi, c'est déjà mort pour qu'ils m'apprécient.

- - -

Il est dix-neuf heures trente quand je sors de chez moi,  que je prends mon scooter pour me rendre chez Paco. Et je sais pas, j'ai un mauvais pressentiment sur cette soirée. Comme si au fond de mes tripes, quelque chose me disait de ne pas y aller.  Mais, je me connais.  Si je commence à raisonner de cette façon, je finirais par ne plus sortir du tout. Pas ne plus essayer quoi que ce soit. Et Paco tient vraiment à ce que je vois ses amis. À ce que je rencontre les gens qui compte pour lui. Alors je fais l'effort d'arriver avec un sourire presque pas coincé sur le visage. J'essaie de garder la face, d'avoir l'air pas trop stressée ni trop agacée déjà par tout le bruit et tout les mouvements tout autours de nous à peine la porte ouverte. Paco m'accueil avec un grand sourire et je lui embrasse la joue. « -Pardon, je suis en retard... » Je souffle la voix incertaine avant d'entré dans son appartement blinder de monde. Je ne le reconnais presque pas. Je fais un signe timide de la main à tout le monde et tout le monde me le rends, un peu étonner de me voir ici. « -Je t'avais dis qu'elle viendrait, tu me dois dix dollars. » Dit l'un et l'autre sort un billet qu'il pose sur la table. Ok. Ça commence bien. Ça commence vraiment bien. Cette tendance à faire toute la journée des paris stupides va vite m'agacé. Très très vite, même.  Je tends le pack de bière que j'ai acheté à Paco et Dany me fait signe de m'asseoir prêt de lui.  Bon, j'ai aucune envie de m'asseoir prêt de ce sale type mais vu que c'est principalement lui que je suis venu rencontrer je m’exécute. « -Qu'est-ce que tu bois, princesse ? » Il me demande d'une voix si doucereuse. Et je me tourne vers Paco qui a l'air content qu'on discute alors je soupire longuement, je fais l'effort. « -De la bière, s'il te plait... » Il me fait un grand sourire et me tends une bière dans la glacière prêt de canapé et puis d'un geste automatique, je me mets à la triturer pour voir qu'elle est bien fermée ce qui a sans doute le don de le faire rire parce qu'il lâche un rire amusé. « -Stresse pas trop princesse, ils sont bête avec leurs pari mais pas méchant. Et ils sont jaloux parce que c'est toujours Paco qui ramène les plus belles filles » Oui. Sans doute. Et puis Paco à l'air comme un coq en pâte alors j'essaie de me détendre, je lui souris, un peu moins faussement, cette fois. « -Merci, c'est gentil. C'est pas grave... Ça m'embête pas vraiment... »

- - -

Et finalement, ça me fait mal de l'admettre mais c'est Dany qui avait raison. Les amis de Paco sont assez sympathique, ils rient tous entre eux et c'est peut-être l'alcool ou sans doute Paco, qui est à côté de moi, qui me tient la main,  mais j'arrive un peu à être à l'aise.  Du moins, j'arrive à sourire vraiment. On ne peux pas dire que je sois une grande bavarde de toute façon.  Mais, j'écoute distraitement les conversations en sirotant ma bière et je suis bien. Je suis heureuse. Je me penche vers Paco, sans doute un peu éméchée pour lui chuchoter à l'oreille « -Je t'aime... » Un petit sourire aux lèvres « -Vivement qu'on soit tout les deux. » Je lui fais une bise sur la joue. Et c'est là. C'est ce moment. Je me sens bien. Je me sens vraiment bien. Presque trop. Ça tourne un peu mais ça va. Il faut dire que je n'ai pas l'habitude de boire autant . Dany se penche vers moi alors que j'ai fermer les yeux une seconde.  « - Heh ça va ? T'as l'air un peu ivre. » Ça me tire un rire béat, amusée. Il lève les yeux vers Paco avec un grand rire. « -Ta copine est complètement bourrée. » Il souffle, en se laissant retomber de son côté du canapé.  

C'est vrai que ça commence à sérieusement tourner.

@feat Paco bae
Awful
Re: Wild Irish Roses- Paco
Ven 1 Mar - 2:29
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Wild Irish Roses
Avant Soledad, il n'y avait rien. Ou en tout cas, rien d'important, même si je pensais le contraire. Il y avait des fêtes trop arrosées, des journées interminables à traîner dans les rues avec mes potes, des nuits teintées de noir et de solitude, et ce malgré la présence féminine dans mon lit. Tout ça me semble si fade maintenant. Si creux. Presque vide de sens. Je ne regrette pas d'avoir vécu toutes ces choses, mais je me rends compte aujourd'hui que j'aspirais à plus que ça. Peut-être que sans le savoir, je cherchais déjà Sol. Parce que quand je la regarde sourire, je me dis que c'est exactement pour ça que j'existe. J'ai compris depuis déjà un moment que sa vie est plutôt difficile à gérer et que l'angoisse est ancrée en elle comme son propre ADN. Pourtant.. je voudrais tant la rendre heureuse. Effacer tous les problèmes qu'elle subit depuis tant d'années. Je voudrais tout simplement lui faire comprendre à quel point elle compte pour moi, et à quel point je veux la protéger. Parce qu'elle est exceptionnelle et que je l'aime. Parce qu'elle mérite d'avoir un ange gardien qui veille sur elle et qui assure ses arrières. Peut-être que c'est ça ma mission sur Terre. L'aider, quitte à m'enfoncer dans les ténèbres qui régissent sa vie. L'aider, quitte à me détruire moi-même. Désir sans doute un peu trop illusoire, mais promesse que je compte tenir et ce, peu importe les circonstances. Avec moi à ses côtés, Sol ne risquera plus jamais rien. Je dois y croire, je veux y croire.

J'y crois plus que je ne respire.

Ça fait une éternité que je n'ai plus organisé de fête. Chose un peu étrange, parce que d'habitude, c'est chez moi qu'ils se réunissent tous. Mes potes, mais aussi des gens que je ne connais pas. Tout le monde est le bienvenu à mes soirées. Et ce matin, en me levant, un SMS m'attendait sur mon téléphone. Dany me suppliait de faire une petite soirée, de revenir enfin un peu dans leur monde qui était également le mien il y a encore quelques semaines. Il précisait aussi qu'il avait hâte de rencontrer Soledad. Et là, j'ai tiqué un peu. Ce n'est pas son genre de s'intéresser à la vie sentimentale de quiconque. Il préfère de loin s'amuser à foutre le bordel dans les couples. Mais je ne m'inquiète pas plus que ça, parce que Dany est comme un frère pour moi, je sais qu'il ne ferait rien pour me blesser. On se connaît depuis l'orphelinat, c'est-à-dire depuis toujours. Alors j'ai confiance en lui, je pourrais presque lui confier ma vie. Alors je décide d'accepter et je suis même heureux de pouvoir présenter la femme de ma vie à tous ceux qui en font partie depuis longtemps. Et même si une petite voix dans ma tête résonne pour me rappeler de guetter le danger, je la fais taire. Je demande juste une soirée de répit, sans problème, sans dispute, sans cris, sans larme, sans chantage. Une soirée normale.

La fête commençait à vingt heures, et Soledad n'est toujours pas là. Je suis incapable de me détendre, j'angoisse qu'elle angoisse trop. Je pourrais comprendre que tout ce monde soit trop pour elle et qu'elle préfère attendre un peu avant de se lancer dans la fosse aux lions. Je pourrais comprendre qu'elle ait besoin de temps, qu'elle se sente peut-être pas prête. Mais je regarde mon portable toutes les trente secondes pour vérifier qu'elle ne m'a pas envoyé un SMS pour annuler. Rien, absolument rien. Si elle ne comptait pas venir, elle m'aurait forcément prévenu. D'ailleurs, j'aurais tout annulé pour aller la retrouver, pour la rassurer. Je n'ai besoin de rien d'autre qu'elle pour me sentir heureux. Je suis entrain de tourner comme un débile dans l'appartement, je n'arrive pas à calmer mon intuition. Je commence à me dire qui lui est forcément arrivé quelque chose. Elle a peut-être été attaqué, peut-être s'est-elle blessé. Et peut-être même que l'Insecte est dans le coup. Je deviens fou, bordel. «Paco, détends-toi, elle va venir. Depuis quand tu stresses autant pour une simple meuf ?» Dany me fait une tape amicale sur l'épaule, mais je le fusille du regard. «Ce n'est pas une meuf. C'est ma copine, alors tu la respectes ou tu dégages.» Je prends sans doute la remarque un peu trop mal, mais je ne suis pas d'humeur pour les conneries de mon meilleur ami. Je préfère qu'il se taise. Mais évidemment, il continue. «Oh ça va, t'es grognon aujourd'hui petit Paco. Ne t'en fais pas, je serai un gentleman.» Ouais, bizarrement j'ai un peu de mal à y croire. Parce que je le connais depuis des années, et je sais comment il fonctionne. Il aime se moquer, il aime prouver qu'il est meilleur que tout le monde. C'est dans sa personnalité. Et parmi toutes ses facettes, gentleman n'en a jamais fait partie, sauf quand il avait une idée derrière la tête. Alors oui, je commence à douter de cette idée de fête. Je m'approche un peu de lui et je crois que pour la première fois de ma vie, je fixe mes yeux réellement dans les siens. «Écoutes-moi bien Dany. Tu as intérêt à te tenir à carreau cette fois. Si jamais tu dis une connerie à Sol ou que tu lui fais de la peine, je te le ferai regretter.» Mon regard est glacial, mes mots prononcés avec beaucoup de calme. Mais j'essaie tout de même de me détendre, parce qu'il s'agit de mon frère de cœur, et que j'y vais peut-être un peu trop fort avec lui. Après tout, il n'a rien fait. «Elle est vraiment importante pour moi. Ne gâche pas tout s'il te plaît...» Il me regarde un peu tendu, puis éclate de rire. «Tu me prends pour qui ? Sérieux mec, faut te détendre. Allez, tire là-dessus, c'est cadeau.» Il me tend son joint et moi, je soupire en m'éloignant.

J'ai fini par attendre qu'elle arrive en m'asseyant sur le siège face à la porte. J'observe fixement l'entrée, me concentrant pour prier qu'il ne soit rien arrivé à Soledad. Peut-être qu'en regardant la porte comme un désespéré, Sol finira par arriver. Et justement, la voilà qui arrive. Elle entre dans l'appartement et instinctivement, je me décrispe, soulagé qu'elle soit saine et sauve. Je suis si heureux de la voir qu'un immense sourire vient se placarder sur mon visage. Je me dirige vers elle pour l'accueillir et j'entends Dany crier. «Les gars, on a survécu à ouragan Paco.» Bon... c'est à peine exagéré. Sol m'embrasse la joue et s'excuse d'être en retard, avec une voix un peu tremblante. Alors je la serre dans mes bras juste un instant, juste pour la rassurer. «Tu es sublime, ohlalala. Et ce n'est pas grave Cendrillon, tu es là. Je suis fier de toi, tu sais ? Je vais rester près de toi, promis.» De toute façon, même si Sol n'était pas trop stressée, je resterai collé à elle. Je n'y peux rien, mais j'ai comme un radar qui s'enclenche dans ma tête lorsque je m'éloigne trop. Elle va devoir me supporter longtemps. Elle me tend ensuite un pack de bière qu'elle a acheté et moi, je roule des yeux plus amusé qu'agacé. «Franchement Sol, ce n'était pas nécessaire. Mais merci.» Je pose un tendre baiser sur son front et elle finit par aller s'asseoir près de Dany. Je suis un peu étonné, parce que j'aurais pourtant juré que Sol ne l'appréciait pas beaucoup. Elle essaie sans doute de faire un effort. Pour ça et pour bien d'autres choses, je l'aime de tout mon cœur. Pendant que je sers à boire à certains invités, je surveille de loin les échanges entre Dany et Sol. Ça a l'air de plutôt bien se passer, je suis content et ça me donne un sourire niais sur la tronche. Lorsque je termine la distribution, je vais les rejoindre et l'ambiance est vraiment au top. Une soirée qui s'annonce parfaite.

La soirée se poursuit normalement, on s'est tous plus ou moins détendu. La bière nous a sûrement aidés, mais je vois que Sol se sent presque à l'aise. Elle me tient la main, je suis heureux, je suis fier. Mes amis se comportent parfaitement avec elle, pas un mot de travers, pas un regard moqueur. Celui qui m'étonne le plus, c'est Dany. Je ne l'ai jamais vu aussi charmant avec une fille, à moins de vouloir la déboîter comme il dit. Mais je me dis que je suis certainement trop bourré pour être capable de réfléchir, parce que de toute façon, je sais que Sol n'intéresse pas Dany. Je sais aussi que jamais cette idée ne l'effleurerait, parce qu'on est un peu comme une famille lui et moi. Alors je mets mes soupçons débiles au placard et je profite encore de cette soirée géniale. Je sens rapidement que j'atteins mes limites niveau alcool et si d'habitude j'aime être ivre, ce n'est pas le cas quand je suis avec Soledad. Je veux rester clean pour pouvoir garder un œil sur elle. La bière, c'est donc terminé pour moi ce soir. Sol se penche vers moi et je tends l'oreille pour entendre ce qu'elle dit. Peut-être qu'il serait plus sage de diminuer la musique, il commence à faire tard. « -Je t'aime... » Elle accompagne ses mots d'un sourire amusé et moi, je ne peux m'empêcher de poser mes lèvres sur les siennes. «Je t'aime encore plus Cendrillon.» Si seulement elle savait à quel point. Si seulement le temps n'était pas une ligne fixe avec une fin, je pourrais lui dire ces mots toute l'éternité. Parce que je n'ai jamais aussi fort à quelque chose. Je l'aime. « -Vivement qu'on soit tout les deux. » Je ne peux pas la contredire sur ce coup-là, parce que j'en rêve depuis qu'elle a passé la porte. Je ris légèrement, espiègle. «Tu veux que je les foute tous à la porte ?» Oui, j'en serais totalement capable. Juste pour passer un moment avec ma chérie, un moment rien que tous les deux. On est souvent ensemble, mais jamais assez. Sa tête sur mon épaule, elle ne répond pas à ma question, elle semble avoir dépassé un peu ses limites. Ça me fait sourire pourtant, parce que ça veut dire qu'elle me fait assez confiance pour prendre soin d'elle. Dany la regarde alors amusé et je ris en sachant qu'il n'aura aucune réponse claire. « - Heh ça va ? T'as l'air un peu ivre. » Elle rit un peu et puis Dany me regarde presque perplexe. « -Ta copine est complètement bourrée. » Bien vu Einstein. «Ouaip' elle est loin je crois. Et comme elle n'a pas trop l'habitude, je suppose que la gueule de bois demain sera épique. Mon pauvre babe.» Je lui embrasse encore le front et puis je passe son bras sur mes épaules pour la soutenir, pendant qu'on se relève. «Éteins la musique stp. Je vais la mettre au lit, du coup. Je reviens dire au revoir après.» J'ai un peu de mal à marcher avec Sol qui ne réagit pas du tout, je tangue un peu. «Mec, tu veux que je t'aide à la porter jusqu'à la chambre ?» Je me retourne vers Dany pour lui lancer un regard qui en dit long et l'envie de lui péter la gueule me prend. «Non, je t'ai dit d'éteindre la musique, bordel. Fais dégager les gens et rentre chez toi aussi. La fête est finie.»

J'entre dans la chambre avec Sol et je referme la porte derrière nous. Tout le monde sait que c'est le seul endroit de l'appartement où personne ne peut entrer sans mon accord, alors je n'ai jamais vraiment pensé à verrouiller la chambre. Pourtant, les clés pendent juste à côté de l'encadrement de porte. À vrai dire, je ne les vois même plus, parce qu'elles me sont inutiles. Je dépose doucement Sol au milieu du lit et puis je dégage de son visage une mèche de cheveux, je la regarde attendri. «Tu as un peu abusé sur la bière, ma chérie. Mais je suis content que tu te sois amusée.» Je sais très bien qu'elle n'est pas forcément en état de me répondre, peut-être même qu'elle ne m'entend pas. Mais je continue de lui parler, je continuer de lui montrer que je suis là. «Tu t'en es super bien sortie mon amour ce soir, je suis tellement fier. J'ai jamais douté de toi de toute façon, donc je ne suis pas étonné. Tu es parfaite.» Pendant environ dix minutes, je continue à lui dire des petites choses qui me tiennent à cœur, je continue à lui tenir la main comme si ça pouvait la faire désoualer. Mais j'entends encore la musique, ainsi que les voix de mes abrutis de potes. Je soupire donc tristement, pose à peine mes lèvres sur celles de Sol et je remonte un peu la couverture sur elle. Je ne veux pas qu'elle ait froid, je veux qu'elle se sente bien. «Je vais faire un massacre, et puis je reviens babe. Ce ne sera pas long, je te le promets.» Je sors donc de la chambre en jetant un dernier regard à ma petite étoile.

Je me faufile dans la foule à la recherche de Dany pour lui faire la misère, mais j'ai vraiment du mal à le voir parmi dans ces gens. Je me dirige donc vers le post de musique, et lorsque je l'éteins, les gens crient tous «Ohhhhhhh !» à l'unisson. Avant, quand ils faisaient ça, je rallumais toujours la musique pour une dernière piste. Mais pas cette fois, Sol m'attend. «Allez, tout le monde dehors. La sortie est par làààà.» Je montre la porte d'entrée et fort heureusement, quelques personnes sont déjà entrain de partir. Je ne vois toujours pas Dany, alors je décide de demander à Alex s'il ne l'a pas vu. Alex fait partie de notre petit groupe depuis maintenant trois ans. Il est relativement nouveau, mais c'est un peu le toutou attitré de Dany. «Mec, où est passé Dany ? Je lui ai demandé de vider l'appartement et d'éteindre la musique, mais à mon avis, il a voulu jouer au plus malin.» Alex me regarde avec un petit sourire étrange, comme s'il était amusé par quelque chose. Et moi, je ne comprends pas alors j'insiste. «Allo, tu es bouché ou quoi ? Il est où Dany ?» Je suis entrain de vraiment m'énerver, je perds patience. «Paco.. tu sais que dans notre groupe, on partage tout, non ?» Mais bordel, qu'est-ce qu'il a fu... QUOI ?! Non, impossible. Pourtant le sourire pervers d'Alex réapparaît et je comprends. Je comprends que je dois courir. Je comprends que ça fait trop longtemps que j'ai quitté Sol des yeux. Je comprends que Dany est un mec mort. Tout ça en à peine une seconde. Je me précipite vers la chambre à toute vitesse, la distance me semble trop longue, les secondes me semblent durer des heures. Et quand j'ouvre la porte en la fracassant presque, je vois Dany. Sur Sol. La culotte baissée. Totalement inconsciente. Il a à peine le temps de tourner sa gueule de bâtard vers moi que je lui saute dessus pour le faire basculer à terre. «Espèce de salopard, je vais te crever.» Nos corps cognent contre le sol et même s'il essaie de me tenir éloigné de sa gueule, je frappe aussi fort que je peux. Je cogne en mettant toute ma rage et toute ma haine pour ce frère qui ne l'est plus. Pour ce connard qui a osé faire du mal à ma Cendrillon. Et plus le sang coule, plus je frappe. Je n'arrive pas à m'en empêcher, je suis incontrôlable. Pourtant, je sais que Sol a besoin de moi. Je sais que je devrais arrêter avant qu'il ne soit trop tard. Mais je veux qu'il crève. Je veux qu'il paie pour avoir touché mon étoile.

Sans trop savoir comment je fais, je m'arrête pourtant. Dany est défiguré, le sang imbibe le tapis de la chambre. Il est inconscient lui aussi. Donc je finis par me lever et je l'attrape pour le traîner derrière moi. Puis je le jette en dehors de la chambre et je crie. «Emmenez-le loin d'ici avant que je le tue. Et dites-lui bien que ce n'est pas fini, je ne vais pas en rester là.» Je referme la porte, en prenant bien soin cette fois de faire tourner la clé dans la serrure. Et je vais voir Sol. Difficilement, le regard trouble et les mains tremblantes, je tente de la rhabiller. J'ose à peine la toucher de peur qu'elle ait mal ou qu'elle me craigne. «Je te demande pardon, babe. Tout ira bien, je te le jure.» Je ne sais pas depuis quand, mais je pleure. Je n'avais qu'une chose à faire, c'était la protéger. Et je n'en ai pas été capable.

J'ai échoué.
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Re: Wild Irish Roses- Paco
Sam 2 Mar - 3:21
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Luke, je crois qu'il m'est arriver quelque chose de grave hier soir. 


C'est pas les mains de Paco qui me touchent.
Pas les mains de Paco qui caressent,
Pas les mains de Paco qui m'écorchent, encore un peu plus.

Elles sont pas douces, ses mains. Ils sont pas doux, ses gestes. Je me sens ni caressée, ni aimée. Ni appréciée, ni respectée. Je ressens pas l'amour dans les gestes. Je reconnais pas les doigts qui me serrent si fort les bras. Je reconnais pas la passion dans les respirations saccadées. Le souffle lourd d'un alcool fort qui s'écrase sur ma joue, ses respirations profondes contre mon épaule mais il fait noir ici et j'ai du mal à ouvrir les yeux.
Comme porter dans une semi conscience j'ai du mal à réaliser ce qu'il se passe. Les yeux mi-clos, j'aperçois une forme monstrueuse dans la pénombre et son souffle lourd me serre le cœur dans des millions de palpitations terrifiés. Ça palpite dans mes veines et je voudrais bouger. Me débattre. Mais j'ai l'impression d'être enfermée dans le corps d'une morte, je peine à laisser échapper un hoquet angoissé. Il se penche vers moi , sourire carnassier.
Il me semble pouvoir apercevoir à la lueur de la lune ses crocs trop acérés. Lorsqu'il plonge contre ma nuque que je n'arrive plus à bouger, ce n'est pas pour embrasser. Et ses dents percent la chaire tendre de mon coup, arrachant le t-shirt que j'avais pourtant mis plusieurs heures à choisir. « -T'es bonne, putain. » Grogne la voix qui ne me paraît plus tellement humaine dans ses intonations, gutturale et profonde, elle déchire mon âme, retourne mes entrailles dans une nausée que j'ai peur de laisser échapper.

Je ferme les yeux, fort. Je ferme les yeux pour ne pas voir ce qui est en train de se passer. Je ferme les yeux, pour ne pas voir son ombre se mouvoir sur mes vêtements que je sens glisser hors de ma personne. « -Tiens -toi tranquille » Il ordonne et je n'ai de toute façon plus la force de continuer. Pétrifiée sous ses assauts.
Mais les frissons qui me parcourent n'ont plus rien d'agréable.
Ma nuque s'arque lorsque je sens ses lèvres se presser sur la peau de mon cou, sur ma jugulaire pulsante et pressante. Les yeux ouverts sur le plafond dansant, paupières mi closes, je sens l'envie du monstre de la pénombre gronder entre mes cuisses , je sens ses mains qui pressent mes formes, glissent et pétrissent, modulent la chair sous le désir abjecte qu'il m'impose.
Et c'est le déluge sous mes paupières,  le déluge au coin de mes yeux , la seule chose qui me reste, maintenant.

J'arrive pas à me souvenir 


Il serre mes poignets et je suffoque, peine à respirer, lorsqu'il appuie sa paume contre mon visage, me pressant d'avantage contre le coussin,  la peur me fait perdre connaissance.
Je sombre, loin de tout.
Je laisse mon esprit s'éloigner, qu'il parte vogué loin, loin.
Dans des souvenirs heureux. Joyeux.


- - -

« -Je suis sûr que le méchant du film, c'est pas lui, là ! » Il aboie devant la télévision, les bras qui m'entourent. Il doit avoir quinze ans et cette tendance qu'il a à porter des bonnet même dans la maison, agace tout le monde sauf moi. J'allume ma cigarette en rigolant. « -Trop évident que c'est pas lui. » j'avance en haussant les épaules. Et il me serre contre lui à chaque fois qu'une scène est un peu trop calme sur l'écran de télévision, la peur qui se lit dans ses yeux me fait sourire. Il a ce côté adorable que tout le monde aime , Luke. Mon petit frère adoré avec qui je partage des films tout les vendredi soir, plutôt que sortir avec mes copines. Mais, je ne regrette pas. Je ne regretterais jamais de passer du temps avec Lukas parce que ces moments films d'horreur, clope et pop corns sont nos moments préféré en famille. Il serre les dent dans une mine dégoutté lorsqu'à travers l'écran, une marrée de sang de découle de la gorge de la victime et moi je sais pas, j'ai comme une révélation divine. Je crois que le bonheur c'est regarder mon frère qui regarde des films horreur, un morceau de popcorn collé à la joue, un peu trop à fond dans le film, inspirant difficilement à chaque moment de suspense comme s'il était réellement concerné, comme s'il participait lui-même au film.  « -Ewh, t'as vu ça, Sol ? » Il hurle quand la jambe de la victime se détache.

- - -

Je crois qu'on m'a fait du mal.  


T'as vu ça, Sol ? Je sais pas. J'ai du mal à voir. T'as vu ?!
Je sais pas qui est le méchant du film, cette nuit.
Je sais pas du tout, qui est le méchant.


C'est peut-être moi. Peut-être que c'est moi qui aie tort depuis le début. Depuis deux ans je m'acharne à aller contre les recommandations d'un homme que je ne connais pas. Peut-être qu’après tout, je devrais pas. Peut-être que le méchant de l'histoire c'est moi. Peut-être qu'après tout, il ne fait que me protéger.  Peut-être que c'est lui, qui sait. Peut-être que j'aurais du l'écouter. Parce que si je suis avec lui. Il m'arrivera plus rien.
« -Arrêtes de bouger, putain... » Je sens sa main longer ma cuisse, la remonter haut, très haut.
Il crache dans sa main dans un bruit qui glace tout mon être.
Une forme étrange d'insecte se forme dans les ombres du plafond. La fourmis s'agite ,se débat. Comme une danse macabre.
Je sanglote.
Pourquoi j'arrive pas à crier ?
Hurles, Sol.
Hurles pour qu'on viennes te sauver.
Hurles encore.

Je sens quelque chose qui entre en moi. « -J'aurais du doubler la dose, putain. Arrêtes de bouger ! » Je tombe dans l'inconscience quand je sens s'approcher de moi, le membre tressautant entre ses doigts.
Ça force le passage entre mes cuisses.
Je m'éteins. Ça hurle à l'intérieur de moi, dernier cri pousser avant de m'éteindre complètement.  Je perds connaissance. Quelqu'un. S'il vous plait. Quelqu'un...
Je veux juste que ça s'arrête. Stop, Stop, Stop.
STOP !!
Mais y'a rien que le silence étourdissant, y'a rien que son souffle putride contre moi.  J'ai la nausée. J'ai la nausée. J'ai presque l'impression que je vais vomir sans pour autant avoir l'énergie pour me relevé , pour le pousser, pour dégueulé contre le matelas. Je sens mes doigts qui se crispent sur les draps froissés, son odeur partout sur moi me file des hauts le cœur incessants. Je voudrais juste que ça s'arrête. J'ai des brides de conscience qui me hurlent des trucs avant de m'éteindre de nouveau. Lorsqu'il passe les portes de mon être, je m'évanouie, sous le choc.

Luke, je suis chez Paco. Viens me chercher, s'il te plait. S'il te plait, s'il te plait.  Je veux plus être là. Je veux plus le voir. S'il te plait. 


- - -

«Espèce de salopard, je vais te crever.»  Ça hurle d'un coup. La pièce se gorge de lumière.  Pourtant je peine à ouvrir les yeux. Je n'y arrive plus. Je n'y arrive pas.  J'en ai même pas envie, à vrai dire. Je sens la masse énorme monstrueuse, se soulever de moi, disparaître loin. Tout ça, c'était peut-être qu'un rêve. Rien qu'un vilain cauchemars.  Je vais me réveiller bientôt et Paco sera là, tout contre moi, il me fera un beau sourire. Il viendra se lover contre moi , il me donnera des surnoms ridicule, que je mépriserais d'habitude, que j'adore quand ça sort de sa bouche.  C'est pas grave. C'est pas réel. C'est juste une terreur nocturne. Il s'est rien passé. Rien du tout. C'est rien.
J'entends pas les coups.
J'entends pas le bruit distinctif d'un nez qui se casse.
J'entends pas les gémissement plaintifs qui bourdonnent dans mes oreilles.
J'entends rien. Rien.
J'entends pas la lute, les poings qui s'écrasent.
J'entends pas la voix pourtant habituellement si douce de Paco grogner de rage, de désespoir.
J'entends pas.
Je veux pas entendre.
Je veux pas voir. Je veux pas que ça arrive.
J'entends pas non plus, le corps trainer contre la moquette jeter en dehors de la chambre. J'entends pas Paco qui aboie , la voix tordue, les poings en sang.   «Emmenez-le loin d'ici avant que je le tue. Et dites-lui bien que ce n'est pas fini, je ne vais pas en rester là.»  Je ferme les yeux. Je ne veux pas prête la. Je veux pas entendre ça. Je veux pas. Je ferme les yeux plus fort encore, la tête qui semble peser trois tonne , qui bourdonne,  qui gronde, et portant, poupée désarticulée, je n'arrive même plus à bouger.  
La porte claque et j'entends des sanglot qui ne sont pas les miens.  Je sais pas si c'est Paco qui pleure ou l'univers tout entier qui me plaint.  Je sens des mains tremblantes contre moi, et la douleur vive qui me prends salement entre les cuisses. Je crois que je pleure aussi, je sais pas. Je suis pas certaine.  J'ai l'impression que mon cerveau s'est complètement déconnecté.

«Je te demande pardon, babe. Tout ira bien, je te le jure.»  Vraiment ? Tout ira bien... ? Je ne pense pas. Je ne crois pas que ce soit possible que tout se passe bien. Que tout aille bien. J'ai l'impression qu'on martèle mon cerveau. Je voudrais me lever et fuir cet endroit qui me fiche la nausée. Je voudrais réussir à me lever et plus jamais revenir ici.  Il me couvre de sa couverture et sur les draps, je sens l'odeur du monstre.  La bête noire de l'ombre a laisser ses traces et j'ai l'impression de sentir encore ses mains contre moi.

Fais vite, je sens que je vais exploser. S'il te plait.  


- - -

Il est très tard dans la journée, lorsque je me réveille.  Mon corps me brûle. Entièrement. J'ai la tête si lourde que je sens qu'elle va exploser. Quand je me réveille, Paco semble dormir, assis prêt du lit, la tête contre le matelas. J'inspire lentement, j'ai le cœur qui palpite. Mauvais rêve, mauvais trip.  Je n'arrive pas à savoir exactement ce qu'il s'est passé hier soir mais je suis prise d'une violente nausée. Si violente que d'un bond, je sors du lit , j'attrape au vol mon téléphone , je tremble comme une feuille. J'ai à peine le temps de m'agenouillé prêt des toilettes que déjà, mon corps se vide de toute sa substance. Pâte molle infâme et acide qui m'arrache la trachée dans une brûlure désagréable, je geins , plaintive. Je ne sais même pas combien de temps ça dure. J'ai l'impression que vomis pendant des heures, encore et encore et encore et encore. Même vidée, je continue de vomir, comme un automatisme de mon corps qui rejette tout ce qu'il  contient. Et je suis si faible lorsque j'en ai fini , que j'arrive à peine à me relevé pour tiré la chasse d'eau et trainer ma carcasse sans vie, jusqu'au lavabo pour me rincer la bouche encore et encore et encore. Je voudrais faire partir ce goût acre qui me reste entre les lèvres. Mais rien n'y fait, c'est peine perdue. C'est presque instinctivement que j'envoie les sms à mon frère. Moi qui m'étais promis de ne plus jamais le voir, je me rends compte que j'ai un besoin pressant , hâtif de le voir, de le serrer contre moi. Là maintenant, c'est le seul homme qui pourrait m'approcher. J'entends que ça frappe à la porte de la salle de bain, qu'il essaie de rentrer et je me recroqueville contre moi-même, je me bouche les oreilles. Je ne veux pas qu'il vienne , je ne veux pas qu'il me voit, ni qu'il s'approche. Je veux pas. Je ne veux plus. Et je me resserre dans un coin en tapant un nouveau sms. Et puis un autre. Et encore un autre. Je veux mon frère. Je veux ma famille. Je veux mon frère....
Viens vite, Luke. Viens vite. S'il te plais. Je supplie à travers le boitier.

Enfermes-toi quelque part. J'arrive. Je suis au volant. T'as compris ? J'arrive.


- - -

Il continue de taper jusqu'à ce que ça sonne à la porte. Dix minutes. Il a fallut dix minutes à Lukas pour arriver et quand Paco lui ouvre enfin après avoir taper et taper et taper encore Luke affiche un air qu'il ne porte pourtant jamais sur son visage doux, gentil, serviable. Ses traits si fins portent le mépris tatoué sur le rictus qui retrousse étrangement ses lèvres. « -Elle est où ?! » Il hurle, sa voix la plus grave et moi je n'arrive pas à ne serait ce que bouger. Il attrape Paco par le col et j'entends un grand boum contre le mur. « -ELLE EST OÙ MA PUTAIN DE SOEUR ?! » il aboie les yeux dans ceux de Paco le secouant de toute part pour exiger une réponse. Et je ne sais pas s'il finit par lui répondre où s'il devine de lui-même mais j'entends un énorme coup dans la porte de la salle de bain dans laquelle je me trouve, les larmes qui dévalent mes joues en un flot discontinue. Un second fracas et la porte cède. Il se précipite sur moi, me serre contre lui et je laisse retomber ma tête contre son épaule. Il tremble d'une rage que je ne lui ai jamais vu. Je ne l'ai jamais vu si en colère. Et pourtant, d'une voix faible j'essaie de lui parler. « -Je veux partir. » Je sanglote la voix si basse qu'on pourrait croire que je murmure. « -Je veux partir loin d'ici. » Il m'attrape pour me porter tout contre lui et je passe mes main autours de son cou . Je ne suis même pas capable de marcher de moi-même.  Je veux simplement fuir cet endroit. Fuir Paco. Fuir le monde. Je veux juste la seule personne en qui j'ai cent pour cent confiance.  On sort de la salle de bain et Luke se tourne vers Paco. « -Toi, tu t'approches plus de ma sœur espèce de gros enculé.  Et crois-moi, il vaut mieux pas que je te croise dans la rue. »  Je m'accroche plus fort à son pull. « -Je veux juste partir. Je veux juste partir. Luke.... EMMÈNES-MOI LOIN D'ICI. » Je n'ose même pas regarder Paco de peur de vomir de nouveau.  Il me serre contre lui si fort que j'étouffe. « -On s'en va. Promis. On s'en va. »

Et c'est ce qu'on fait. On descend les escaliers et on part de cet endroit de malheurs.
Loin de tout ces gens de malheurs.


@feat Paco bae
Awful
Re: Wild Irish Roses- Paco
Jeu 7 Mar - 3:21
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Wild Irish Roses
D'habitude, j'aime la nuit. J'aime le silence et son réconfort, la pénombre et ses reflets lumineux qui apparaissent parfois. Mais ce soir, tout est différent. Le silence est devenu oppressant, la pénombre est devenue terrifiante. Je ne pense avoir déjà ressenti un tel désespoir en moi, jamais. Je voudrais laisser une place au vide, aux larmes, à la douleur. Mais ma Princesse a besoin de moi, je dois être fort ou du moins, faire semblant de l'être. Ça fait des heures que je la regarde. Elle est allongée dans mon lit, ce lit qui désormais n'est plus qu'un lieu à vomir, un lieu à brûler. Je n'arrive pas à fermer les yeux, je reste simplement fixé sur elle. Je surveille sa respiration, je crains son réveil. Je ne veux pas que ce soir ait existé. Je voudrais effacer cette soirée ridicule dont elle ne voulait même pas. Je voudrais ne jamais avoir laissé Sol dans cette chambre. Je voudrais être capable de la protéger, de lui faire oublier ces dernières heures. Et plus que tout, je voudrais gommer l'existence de Dany. Rien que son nom me file la nausée. Son visage apparaît dans mon esprit, et la haine remonte en flèche. Je me lève pour faire quelques pas, je n'arrive qu'à m'énerver davantage. Je regarde Sol, et je me demande intérieurement comment j'ai pu prendre un tel risque. J'aurais pu rester avec elle, j'aurais pu comprendre ce que Dany lui voulait. J'aurais pu fermer à clé cette putain de porte. J'aurais pu.. faire tellement de choses. Et je n'ai rien fait. J'ai laissé ma Cendrillon avoir confiance en moi, je l'ai laissé croire qu'elle ne risquait rien. Voilà où nous en sommes à cause de ma bêtise, à cause de mon arrogance. Sol est là, dans une chambre qu'elle aurait dû aimer toute sa vie, et qu'elle va haïr. Et si elle me haïssait moi aussi ? Et si elle était incapable d'encore me regarder ? Elle aurait raison, totalement raison. Parce que tout ça est ma faute. Et même si par miracle, cette femme ne me déteste pas, je le ferais assez pour deux. Pour trois. Pour dix.

C'est ma faute. C'est ma faute. C'est ma faute. C'est ma faute. C'est ma faute. C'est ma faute.
C'est ma faute. C'est ma faute. C'est ma faute. C'est ma faute. C'est ma faute. C'est ma faute.
C'est ma faute. C'est ma faute. C'est ma faute. C'est ma faute.
C'est ma faute. C'est ma faute. C'est ma faute. C'est ma faute.
C'est ma faute. C'est ma faute.
C'est ma faute. C'est ma faute.
C'est ma faute.
C'est ma faute.
C'est ma faute.

---



On est au milieu de la nuit, je regarde encore Sol. Je suis épuisé, et pourtant je lutte de toutes mes forces. Je refuse de dormir. Je dois rester aux aguets, je dois surveiller que Sol ne se réveille pas seule. Je ne veux pas qu'elle ait peur. Je ne veux pas qu'elle souffre. Pourtant, je sais que c'est ce qui arrivera. Parce que les événements d'hier soir sont bels et bien arrivés, et parce que peu importe ce que je pourrais dire ou faire, rien ne changera ça. Ma jolie Sol va souffrir. Je me relève une fois de plus, mais cette fois, je vais me poster dans l'encadrement de la fenêtre. La nuit est noire, la lune n'est presque pas visible. Aucun rayon lumineux, aucun silence réconfortant. Pour la première fois de ma vie, je hais la nuit. Et plus encore, je me haïs moi-même.

J'ai échoué. J'ai échoué. J'ai échoué. J'ai échoué. J'ai échoué. J'ai échoué.
J'ai échoué. J'ai échoué. J'ai échoué. J'ai échoué. J'ai échoué. J'ai échoué.
J'ai échoué. J'ai échoué. J'ai échoué. J'ai échoué.
J'ai échoué. J'ai échoué. J'ai échoué. J'ai échoué.
J'ai échoué. J'ai échoué.
J'ai échoué. J'ai échoué.
J'ai échoué.
J'ai échoué.
J'ai échoué.

---


C'est un claquement de porte qui me réveille en sursaut. À peine les yeux ouverts, je regarde en direction du lit, mais Sol n'y est plus. Eh merde, merde, merde. Pourquoi j'ai fermé les yeux ? Pourquoi je n'ai pas lutté plus fort ? T'es un abruti, Paco. Stupide. Idiot. Merdique. Inutile. Je me lève à toute vitesse et arrivé devant la salle de bains, j'entends Soledad cracher le contenu de son estomac. Je ne sais pas si c'est l'alcool, les souvenirs ou autre chose qui lui provoque cette raison. Sans doute les deux. J'essaie d'ouvrir délicatement la porte, parce que je ne veux pas lui faire peur, mais celle-ci reste fermée. Verrouillée. Je me crispe, je me tends. Et j'essaie de lui parler doucement, j'essaie de la rassurer. «Sol, babe.. Ouvre, c'est moi.» Je crois que c'est à ce moment que je comprends qu'elle ne veut pas de moi pour l'instant. Ça me serre le cœur, j'aurais voulu lui tenir les cheveux, lui frotter le visage avec un gant de toilette, et puis j'aurais aimé la prendre dans mes bras. Lui dire que j'étais là pour elle, que je ne la lâcherais jamais. Mais au fond.. c'est peut-être ce qu'elle veut ? Ne plus jamais me voir, ne plus jamais m'entendre, ne plus jamais penser à moi. Désespéré, je commence à m'acharner un peu plus sur la porte. «Sol, c'est Paco, allez, ouvre... Je suis là, ça va aller, tu n'es pas toute seule.» La porte reste fermée. Aucune parole ne m'est adressée. Je n'entends que des sanglots qui me lacèrent le cœur. «Stp Cendrillon, laisse-moi entrer...» Pas de réponse. Je plaque mon dos contre la porte et je me laisse glisser au sol, attendant simplement qu'elle soit prête à me voir, en espérant qu'elle le soit un jour.

Je ne sais pas combien de temps je reste à essayer de la convaincre de m'ouvrir, mais au bout d'un moment, la sonnerie retentit chez moi. Je laisse sonner une fois. Deux fois. Trois fois. Je n'ai envie de voir personne, je veux m'occuper de Sol. Mais j'entends qu'on commence à frapper des coups sur la porte d'entrée, alors je me décide péniblement à me redresser pour aller ouvrir et dire à cette personne, qui qu'elle soit, de dégager avant que je m'énerve. J'entre ouvre rapidement la porte, mais je n'ai pas le temps de dire quoi que ce soit, parce que Luke hurle de colère. « -Elle est où ?! » Il m’attrape par le col, me repousse violemment contre le mur. Je ne lutte pas, je me laisse faire. Parce que je ne veux pas me battre avec le frère de celle que j'aime. Il a les yeux fous de rage, je n'arrive même pas à prononcer un mot. « -ELLE EST OÙ MA PUTAIN DE SOEUR ?! » Je finis par faire un signe de tête pour désigner la salle de bains, et je me dis que ce n'est pas en étant dans cet état qu'il arrivera à faire sortir Soledad de là. Mais ce ne pas son intention, puisqu'en quelques mouvements à peine, il défonce la porte. «Luke putain, calmes-toi, tu vas lui faire peur.» Il ne m'écoute déjà plus. Il se dirige vers Sol et mon cœur se brise quand je la vois se blottir contre lui. C'est bien moi qu'elle ne veut pas voir. C'est bien moi qu'elle ne supporte plus. Mon âme est déjà en miettes lorsque je l'entends presque chuchoter. « -Je veux partir loin d'ici. »  Je vois Luke attraper Sol, je la vois se tenir à lui comme s'il était le point d'ancrage de sa vie. D'ailleurs, il l'est. Quoi de plus normal, il est son frère. Et la colère qu'il ressent est légitime, je ne lui en veux même pas. J'en ferais de même pour ma propre sœur. Ils sortent de la salle de bains, Sol dans les bras de Luke et moi, je n'ose pas m'approcher. Pourtant, je n'arrive pas à retenir mes mots. «Babe, dis-moi quelque chose...» À la place, c'est son frère qui me répond. Glacial tout en étant enragé. « -Toi, tu t'approches plus de ma sœur espèce de gros enculé.  Et crois-moi, il vaut mieux pas que je te croise dans la rue. » Il croit que je suis responsable de.. ça. Bien sûr, je le suis. Mais pas d'avoir posé ce geste immonde sur elle, ce qu'il semble pourtant croire. Et la nausée me monte immédiatement, rien qu'à l'idée qu'on puisse me coller cette horreur à la peau.
Je
ne
suis
pas
comme
ça.
Je préférerais mourir plutôt que de faire une chose pareille à ma Cendrillon, ma princesse, mon étoile. J'en suis presque à vomir lorsque j'entends la voix de Sol et qu'elle supplie encore. « -Je veux juste partir. Je veux juste partir. Luke.... EMMÈNES-MOI LOIN D'ICI. » Loin de Paco.  Voilà les mots que j'entends. Voilà les mots qui achèvent le peu d'espoir qu'il me reste. «Luke, je te jure que je n'ai rien fait.» Propos prononcés avec trop peu de conviction, trop de trémolos dans la voix. Pas assez convaincant, pas assez net, pas assez tout. « -On s'en va. Promis. On s'en va. » Je les suis d'un pas qui n'est pas vraiment sûr, mais je veux expliquer à Luke que ce n'est pas moi.
Ce
n'est
pas
moi.
Mais qui va me croire ? Qui va penser qu'en à peine deux mois, je donnerai ma vie pour cette fille ? Qui va penser que je suis innocent, alors que j'ai les mains encore tachées de sang ?

Personne. Personne. Personne. Personne. Personne. Personne.
Personne. Personne. Personne. Personne. Personne. Personne.
Personne. Personne. Personne. Personne.
Personne. Personne. Personne. Personne.
Personne. Personne.
Personne. Personne.
Personne.
Personne.
Personne.



Ils passent la porte tous les deux, me tournant le dos et s'enfuyant sans même un regard. Je ne suis pas en colère contre eux. Je suis en colère contre moi-même. Comment j'ai pu laisser les choses aller aussi loin ? Pourquoi je n'ai pas vu ce qu'il y avait à voir ? Pourquoi j'ai laissé une chose pareille arriver ? Je suis lamentable. Lamentable. Lamentable. Lamentable. Lamentable. C'est ce que je me répète lorsque d'un geste brusque je fais glisser mes bras sur mon meuble d'entrée, et que tous les objets s'y trouvant tombent au sol. C'est ce que je me dis quand je décroche violemment les posters aux murs et que je les déchire comme s'ils étaient le problème. C'est encore ce que je me dis lorsque j'attrape ma batte de base ball et que je frappe tout ce que je vois. Plantes, fauteuil, table, murs, collection de vinyles, bouteilles d'alcool. Tout se brise sous mes coups violents, et ce n'est pas assez. Alors je continue, je continue. Jusqu'à sentir mes bras s'engourdir, jusqu'à sentir mon corps lâché. Je m'écroule au sol, totalement épuisé et je laisse mes yeux se remplir d'eau salée.


Je passe la nuit suivante à me questionner sur ce qu'elle fait, ce qu'elle dit, ce qu'elle.. croit. J'envoie des messages à Lukas. J'essaie de savoir comment elle va. Et évidemment, je n'ai aucune réponse. C'est le silence le plus total, et je me sens complètement vide. Lorsqu'elle était là, je devais me montrer fort, mais maintenant qu'elle est partie et qu'elle me déteste probablement, qu'est-ce qu'il me reste ? Rien, elle a tout emporté avec elle. Et ça, je ne peux pas le supporter. Je ne peux pas croire que ça arrive vraiment. On avait dit Paco et Sol. Alors Paco doit être avec Sol. Et c'est exactement ce qu'il va faire.

J'arrive devant chez Luke en début de matinée, je crois. Je n'ai même pas vérifié l'heure, j'ai simplement couru jusqu'ici. Je n'ai pas pris la moto, c'était l'accident assuré. Et quoi que Soledad pense à mon sujet, je sais qu'elle a besoin de moi. Comme j'ai besoin d'elle dans ma vie. Alors je ne compte pas mourir aujourd'hui. Je compte lui parler et lui dire que... je ne sais pas. Mais lui faire comprendre que je l'aime, qu'elle est toute ma vie. Qu'elle peut compter sur moi. Lui demander de me faire confiance est un affront que je n'oserais pas lui faire cependant. Pas après ce qui s'est passé. Je suis donc là, devant chez Lukas. Et je mets au moins... vingt minutes à me décider. Puis enfin, je frappe à la porte. Son trop léger qui ne résonne même pas à mes oreilles. Je refais une tentative, et cette fois, j'y mets assez de force pour être entendu. La porte finit par s'ouvrir sur Lukas, et avant qu'il ne dise quoi que ce soit, je prends la parole. «Vas-y, défonce-moi la gueule si tu veux. Ça ne changera rien au fait que ce n'est pas moi qui ai fait ça. Ce bâtard était presque mort quand je l'ai viré de chez moi.» D'ailleurs, j'aurai sans doute dû l'achever. Mais je verrai ça plus tard, d'autres choses sont plus importantes pour le moment. Je fixe mes yeux dans ceux de Lukas et je suis presque à bout de devoir me justifier sur une chose pareille. «Alors maintenant, je te préviens Luke. Laisse-moi voir Sol, parce que sinon je vais faire un massacre.» Je n'ai pas la patience d'attendre sa réponse, ou peut-être qu'il parle et que je ne l'entends pas. Mais j'appelle la seule personne que j'ai besoin de convaincre réellement. «SOL ?!» Est-ce qu'au moins elle est ici ? Est-ce qu'au moins, elle n'est pas prise de nausée en entendant ma voix ? «Mon amour, dis-lui que que je n'ai rien fait. Dis-lui que ce n'est pas moi.» Paroles que je lâche désespérément, auxquelles j'espère qu'elle croit fermement. Je ne suis plus qu'une enveloppe en réalité, parce que j'ai l'air peut-être un peu cinglé en ce moment, à crier après une femme qui va me rejeter à tort. «Sol, stp. Tu sais que je n'ai pas fait ça.» Est-ce qu'elle le sait vraiment ? Aucune idée. Mais j'espère que pour elle, Paco et Sol représente encore quelque chose. Parce qu'en ce qui me concerne, Soledad Elbaz est toute ma vie. Et je l'aime.

Je l'aime. Je l'aime. Je l'aime. Je l'aime. Je l'aime. Je l'aime.
Je l'aime. Je l'aime. Je l'aime. Je l'aime. Je l'aime. Je l'aime.
Je l'aime. Je l'aime. Je l'aime. Je l'aime.
Je l'aime. Je l'aime. Je l'aime. Je l'aime.
Je l'aime. Je l'aime.
Je l'aime. Je l'aime.
Je l'aime.
Je l'aime.
Je l'aime.


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Re: Wild Irish Roses- Paco
Lun 11 Mar - 0:46
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Reel it in

And I just couldn't take it, you're so motherfuckin' gorgeous
Gorgeous, baby you're gorgeous


Qu'ont-ils fait de toi, mon beau soleil brillant. 


Stoppez-le.
Stoppez les mains sur le corps décharné.
Stoppez le souffle sur les joues trempées.
On ne voit que les larmes , torrent désabusé.
Le vide qui s'insinue entre les chaires abimées.
Ah ! Comme elle est triste cette poupée.


Et à ses bras, je m'accroche, fort, fort, pour ne pas ressentir le vide qui m'envahit. Je tente de me rappeler encore, mais ce n'est que l'odeur acre de l'alcool qui me fend le nez dans une nausée nouvelle.  Il serre contre lui, devenu homme, devenu grand, devenu protecteur, le pauvre corps tout vidé de tout. L'âme brisée, coincée dans les chaires meurtries, le cœur éteint, les yeux perdus.  «Babe, dis-moi quelque chose...» C'est la voix de Paco qui m'appelle. Mais, je ne veux pas l'entendre. Je ne veux pas lui parler. Je ne veux plus parler à personne à vrai dire. Je veux juste que Luke me ramène chez moi parce que mes propres jambes ne me portent plus. Je n'y arrive pas. Je n'y arrive plus. Est-ce que je suis cruelle, de l'abandonné là ? Est-ce que je suis mauvaise, de lui en vouloir ? A t-il le cœur brisé, l'âme tranchée ? Je ne sais pas. Je ne veux pas penser à autre chose qu'à ça. Qu'à lui. Qu'aux crocs brillant dans la nuit.
Y'a plus que le son abjecte de ses souffles extatiques qui vrille dans mon oreille comme un souvenir douloureux. Soufflait-il vraiment fort ou était-ce dans mes oreilles que le son glaçant de sa respiration m'avait déchiré ?  Je ne sais plus réellement. Je porte son odeur contre ma peau , comme la signature de ses crimes, souillée de ses mains moites, je voudrais simplement mourir. Simplement partir.  Et j'inspire contre le col du pull de mon frère. Je tente de couvrir l'odeur abjecte qui me monte à la tête. Il me porte dans les escaliers qui mène à dehors.
L'angoisse me prends.
Trop de lumière et trop de gens.
Je veux rentrer à la maison.
Dans la pénombre apaisante de mon chez moi. Retrouver mon placard. Retrouver ma solitude.  Me retrouver moi.  Je tente d'effacer dans ma tête, toutes les choses qui se sont passées. Ça n'est pas arrivé. Ça n'est pas arrivé. Je ne veux pas. Ça n'est pas arrivé. Ça n'est pas arrivé. Je refuse que ce soit arrivé. Non. S'il vous plais. Non. Je ne veux pas. Dites-moi que tout ça n'est qu'un cauchemars. Dites-moi que le monstre de l'ombre n'existe pas.
Peut-être que je suis vraiment folle, après tout. Peut-être que je suis folle et que le monde n'est pas si fou. Peut-être que c'est moi, qui l'ai attiré dans cette chambre.
C'est peut-être moi, le monstre.
C'est peut-être moi, la méchante de l'histoire. Si ça se trouve, je suis celle qu'il faut punir.
Je sais pas, je sais plus. C'est tellement , tellement, tellement flou. Et y'a tellement de lumière ici. TELLEMENT DE BRUITS.
Trop. C'est trop pour moi. Je veux pas être dehors. « -Je veux rentrer à la maison. » Je hoquette bruyamment, serrant les poings contre ses épaules. Et mes joues baignées de larmes ne cessent pas de se tremper. Océan qui se déverse au coin des yeux. Et ça coule. Et ça coule. Et ça se déverse et ça tremble.
« -Sol. On va rentrer chez nous d'accord ? Je le laisserais plus jamais t'approcher, d'accord ? Je vais m'occuper de toi. Il viendra plus t'emmerder. Je suis là. Je suis là. » Ce n'est pas Paco, je voudrais dire. Ce n'est pas lui.

Mais, la vérité, c'est que je n'en suis pas certaine. Ce ne sont pas ses mains qui m'ont touchées. Ce ne sont pas ses doigts, qui m'ont tordu. Ce ne sont pas ses griffes qui m'ont écorché. Mais, pour autant, est-il en parti responsable ? Eux et leurs paris stupides. Suis-je une vaste blague ? Et les mots qu'il m'a dit ? Et les déclarations d'amour qu'il m'a faite ? Et les mots doux ? Les surnoms ?
Tout ça, c'était qu'un jeu ? Et moi, je suis qu'un jouet ?
La folle-dingue qui n'a rien ni personne. La pauvre fille qui s'accroche à ce gars trop loin d'elle. Qui le supplie de l'aimer un peu.  « -Je voulais... juste que...tu m'aimes un peu. »  J'avais supplier. Pauvre fille. « -Je voulais... juste que...tu m'aimes un peu. »  J'avais  demander, la larme à l'oeil, fragile petit oiseau. Ah ! Quelle cruauté, s'il a simplement joué avec mon pauvre cœur déjà bien trop fatigué. Et que reste t-il de moi, maintenant ?

Mais oui, Soleil. Tu as oublier, toi. Tu as oublier ce que les hommes peuvent faire ? Tu aurais du te rappeler, qu'à l'intérieur de ces êtres il n'existe que la violence, que la colère. Tu as oublier ce qu'ils peuvent te faire ? Toi , petit oiseau perdu. Tu le sais pourtant , que tu n'es que faiblesse, fasse aux hommes qui pourraient te brisée ?

Tu as laissé un être inférieur te protéger, il n'a pas su te sauver. Mais ne t’inquiètes pas, mon soleil. Tu brilleras bientôt de nouveau.


- - -

J'ai eut tort, j'aurais pas du. J'aurais du être plus prudente.  Moi, qui ne boit jamais dehors. Moi, qui n'est jamais ivre. Moi, qui part toujours très tôt lorsqu'on m'impose de sortir. Mais, il était là et je voulais le croire. Je voulais croire que notre amour était réelle. Quelle idiote. Quelle idiote. Quelle idiote. Lukas attache ma ceinture de sécurité et lorsqu'il se détache de moi, je me mets à hurler, à m'accrocher. « -NE ME LAISSES PAS. LUKAS. S'IL TE PLAIT. S'IL TE PLAIT. » Je m'accroche si fort à son pull qu'il se déchire sous ma poigne lorsqu'il tente de se sortir de mon étreinte pour me rassurer, me dire qu'il va conduire maintenant, qu'on rentre à la maison. Qu'on rentre chez nous. Dans la maison de mon enfance. Il lui faudra me secouer pour que je sorte de ma torpeur. « -Je suis juste à côté de toi, Sol. Fermes les yeux. » Il demande et j’obéis parce que tout ce que je veux, c'est retrouver le confort de ma maison.  Mais quand je ferme les yeux, c'est le monstre de l'ombre que je vois. C'est l'insecte au plafond qui remue, qui se tord qui tremble.
Et on roule.
La route paraitrait presque paisible
Au delà des spasmes, des contractions
Au delà du corps douloureux.
Des nausées qui me portent.
S'il ont oublie tout ça. La route pourrait presque paraître paisible.


Tu ne veux pas me répondre, mais tu sais que j'ai raison. Paco t'as trahit.


Peut-être avait-il raison. Peut-être qu'au fond, Paco m'avait réellement trahit. Peut-être avais-je été naïve. Suis-je vraiment simplement un jouet ? Ne suis-je que ça ? Une marionnette avec laquelle il s'est amusé ? «Stp Cendrillon, laisse-moi entrer...»  Peut-être l'avait-je laisser entré trop vite. Je n'ai pas pris le temps d'analysé.
Peut-être que je suis folle. Peut-être que tout ça n'est jamais arrivé.

Ce n'est pas arrivé. C'est dans ma tête. C'est dans ma tête. C'est dans ma tête.  C'est dans ma tête. C'est dans ma tête. C'est dans ma tête. C'est dans ma tête. C'est dans ma tête. C'est dans ma tête. C'est dans ma tête.C'est dans ma tête. C'est dans ma tête. C'est dans ma tête. C'est dans ma tête. C'est dans ma tête.

Tout ça, n'existe pas.  « -C'est pas Paco. » Je souffle alors qu'il détache ma ceinture de sécurité pour me prendre dans ses bras. Mais, il m'ignore, Lukas. Il n'est pas prêt à l'entendre pour le moment. Il m'as pas trahit. C'est pas Paco. C'est pas lui, pas vrai ? Il est pas comme ça.

- - -

Pauvre gamine miséreuse, abimée, écorché, qu'il prends et qu'il déshabille, il retire tout les vêtements crasseux, déchirés par endroits, salit , souillés et les jette à la poubelle. En silence, Lukas fait couler l'eau dans la baignoire de la salle de bain parentale. Il regarde mes bras, les bleus qui parsèment mon corps, la morsure violacée sur la  peau de mon cou , les hématomes à peine formé, sur les chevilles et les jambes. « -Qu'est-ce qu'il a fait de toi, Sol ? » Il souffle la mâchoire serré, il a l'air tellement en colère. Et il me soulève comme un poids plume pour m'emmener jusque dans l'eau brûlante qui ravive pourtant à peine mon âme.
Je ne pleure plus maintenant.
J'ai juste envie de vomir.
Je ne pleure plus maintenant.
J'ai juste envie de partir.

Disparaitre loin, loin. Me cacher. Je voudrais ne plus exister parce que mon corps me fait trop mal. Ce n'est pas arrivé. C'est dans ma tête. C'est dans ma tête. C'est dans ma tête.  C'est dans ma tête. Je me persuade , silencieuse. Et il me laisse dans le bain, toute recroquevillée pour filer dans ma chambre y chercher des vêtements. Lukas ne parle plus. Il attends, tout prêt de moi, assis sur le carrelage froid, ses doigts caressent l'eau du bain, son souffle m'apaise. Et je ferme les yeux. Il ne parle pas, mais je sens bien qu'il a des questions. Je sens bien qu'il a comprit, ce qui était arrivé , dans la petite chambre de Paco Salvatore.
Du silence encore.
Du silence, longtemps.

L'eau a tiédit au contact de mon âme glacée. Rien d'autre que le bruit des doigts de Luke, qui jouent avec l'eau. Dans un silence qui n'est pas pesant. Qui m'apaise.
« -C'est lui qui a fait ça ? » Il finit par poser la question, enfin. Et je ne sais pourtant pas quoi répondre. Est-ce que c'est lui ? Et si ça l'est , pourquoi a t-il pleurer ? C'est si flou. « -Ce n'est pas Paco. » Je dis, incertaine. Mais, je n'ai pas l'air de croire en mes propres mots. « -Tu défends cette pourriture, Sol ? » Il dit, la voix douce malgré les mots affreux qui sortent de sa bouche. « -Non. » Non. Ce n'est pas Paco,  je le sais. J'en suis certaine. Ce n'est pas Paco. Quoi qu'il soit arriver dans cette chambre. Il ne le savait pas. Il ne pensait pas que ça arriverait. Paco n'est pas comme ça. Pas avec moi. Avec les autres ? Je ne sais pas. J'ai l'impression que mon crâne tourne à vide. Millions de questions sans réponses.

Il ne m'a pas trahit. Où tu était, toi ? 

J'étais bien là. Je l'ai vu. Je sais ce qui s'est passé. Je n'ai pas pu agir physiquement. Arrives-tu encore à respirer, dans cette maison ? 

A peine.  J'étouffe, ici. J'étouffe tout court. 

Veux-tu que je punisse ton assaillant ? Il verra , si tu le souhaites, mon beau soleil, les milles couleurs de l'enfer, je damnerais en ton nom, l'écorcherais à ta gloire. Et il périra par la main cruelle du défenseur de la lumière que tu incarnes.  


- - -

Il m'a habillé de mes vieux vêtements, il a enfiler un de ses pulls sur mes épaules frissonnantes. J'ai froid. Je sors pourtant d'un bain brûlant mais j'ai froid. « -Tu veux aller dans ta chambre ? » Il me demande parce qu'il sait que je ne vais plus dans cet endroit. Il est resté fermé, il est resté inviolé comme un temple à mes gloires passées.
Disparue, la jeune fille que j'étais. Disparue, les sourires et puis les rires. Les dizaines d'amis, qui se baladaient dans ma vie, allant et venant, rencontres et amusements, des soirées de rires qui s'enchainaient. J’étais pas la plus populaire, mais j'étais sans doute la plus heureuse. Terminé, les petits amis qui m'emmenaient au cinéma, voir des films que je ne voulais pas voir, des navets pour avoir l'occasion de m'embrasser ou juste me prendre la main. Evaporé, le bonheur. Eteint, l'espoir. Pourquoi voudrais-je aller dans la chambre d'une fille heureuse ? Pourquoi y aurais-je ma place ?  Je n'y ai plus ma place. Je ne suis plus à mon aise dans cet immense endroit qu'est ma maison d'enfance. Les souvenirs y sont trop heureux, les moment trop joyeux, trop de douceur. Trop de douceur pour mon cœur tout froid. Pour ma tête brisée. Pour mon esprit cassé. Je le sais, ça fait un moment que je le sais. Chaque jour un peu plus, je deviens folle. Chaque jours un peu plus je perd les pédales. Hier soir, c'était qu'une marche en plus vers la folie. C'était rien de plus que moi qui tombe un peu plus fort, qui me brise plus violemment, qui m'écorche encore plus fort. C'était rien de plus que moi qui souffre et qui continue de souffrir. Après tout, j'ai compris depuis longtemps, que mon corps ne m'appartenait déjà plus depuis longtemps. Ça fait bien longtemps qu'on m'a prit mon intimité, on m'a prit tout, tout, tout ce que j'avais à l'intérieur. Ce n'est pas seulement hier soir. Il ne restait déjà presque plus rien à prendre. Alors tant pis.  « -Je peux dormir dans ta chambre ? » Je demande et il me prends dans ses bras. Il me dit oui, mais c'est dans ma chambre qu'il m'emmène. « -C'est toujours toi, So. » Il ferme la porte après m'avoir mise dans le lit.
C'est toujours moi ?
En est-il sûr ?
Ça ne fait que deux ans, pourtant je retrouve rien, ici. Je retrouve rien qui me manque. Rien qui me représente.
C'est toujours moi ? Ces draps-là, ce poster, cette photo. Ce sourire. C'est plus moi.

((Moi je suis cassée. Moi je sais plus qui je suis. Je me glisse simplement sous les draps, je tente d'oublier. ))

C'est dans ma tête. C'est dans ma tête. C'est dans ma tête.  C'est dans ma tête. C'est dans ma tête. C'est dans ma tête. C'est dans ma tête. C'est dans ma tête. C'est dans ma tête. C'est dans ma tête.C'est dans ma tête. C'est dans ma tête. C'est dans ma tête. C'est dans ma tête. C'est dans ma tête.

Sol ? 

J'y réfléchis. Tu vas lui faire quoi ?

Tu sais très bien ce que je vais lui faire

Pourquoi tu ferais une chose pareille ? Pourquoi moi ? Pourquoi est-ce que t'acceptes pas de me laisser tranquille ? Tu sais que je suis amoureuse de quelqu'un d'autre ?!  

Oui, je le sais. Mais tu te trompes. Tu commences à douter, pas vrai ? 

Je ne t'ai pas choisi, Sol. C'est le monde qui t'as imposé à moi.  

Comment ça ?

Tu le sais au fond. J'en suis certain. Tu sais que tu es faite pour être plus que ce que tu es. Tu es divine. Tu es création, perfection. Tu es univers et destruction. Tu es source de vie et source de mort. C'est toi, mon soleil. Tu as tout de l'astre brillant que tu représentes. Je ne suis que serviteur. Que protecteur. Je ne suis pas l'ennemi. 

J'aurais bien besoin d'un protecteur, là maintenant. Merci de veiller sur moi.

Je serais toujours là pour toi. Tu devrais te reposer. Tu veux que je te venge, Sol ? 

...

… Oui.  Je veux qu'il disparaisse. Aussi fort que j'ai envie de disparaitre 


- - -

« - SOL. » C'est Lukas qui entre dans la chambre, la porte s'ouvre en grand, et je me réveille à peine. Immobile pourtant, la tête reposée contre l'oreiller , les joues brouillées par les larmes. Je n'ai pas la force de me lever. Je n'ai plus la force de me lever. Je veux juste dormir. Oublier. Dormir encore. Oublier plus fort.  « -Paco est là. Il est en bas. » Il dit. Mais je ferme les yeux. J'ai plus le courage de fuir, de partir, plus le courage de lui dire que je veux pas le voir. Que je ne veux plus voir personne. Pourquoi est-ce qu'on me laisse pas tranquille ? C'était ce que je voulais, à la base. Avant Paco, j'avais un équilibre précaire qui assurait ma survie. J'allais en cours. J'allais au travail, je rentrais chez moi. Et ça allait. Tout allait bien. C'était seulement moi et moi-même. J'avais pas besoin de me forcer à aller aux fêtes, pas besoin de réfléchir à comment j'allais m'habillé, à ce que les amis de Paco aiment comme bière. Pas besoin de tout ces détails. « -Si tu veux pas le voir, fermes la porte à clé, So. » Il me dit en passant une main sur mes joues pour en essuyer les larmes qui dévalent encore mes joues. La respiration faible, j'attends. Ça frappe enfin à la porte. « -Fermes à clé. » Il ferme la porte, mais je ne bouge pas. J'entends en bas Lukas qui parle, sans réellement comprends ce qui se dit.
Pourquoi il est venu ? «SOL ?!»
Pourquoi est-ce qu'il veut me voir dans cet état ?
Je veux juste être toute seule. Je veux juste être toute seule. Je veux juste être toute seule. Je veux voir personne.
Je veux plus entendre de bruit.

Je rêve au fond, d'un silence perçant , plus de bruit autre que le battement de mon cœur. Je veux simplement que tout se taise. Qu'il n'y ait plus rien.
Mais la porte s'ouvre grand.
«Mon amour, dis-lui que que je n'ai rien fait. Dis-lui que ce n'est pas moi.» 
Je me recroqueville sous la couette, cache mon visage plein de larmes. Je ne veux pas qu'il soit là.  

Arrêtes Paco. Arrêtes de me dire ça. Arrêtes. Arrêtes Paco, s'il te plait. Arrêtes d'en parler. Arrêtez d'être là. Je ferme les yeux, je me bouche les oreilles, loin, loin sous la couette, sanglotant toutes les larmes qu'il me reste dans un hurlement de détresse silencieux. Tremblante de tout mes membres, je ferme les yeux, si fort, si fort. Je ne veux pas voir le sang sur ses mains. Je ne veux pas voir son t-shirt déchiré par les mains de l'autre. Ni sentir sur lui, l'odeur du sang. Nausée violente qui me reprends. Qui tord mes entrailles.  «Sol, stp. Tu sais que je n'ai pas fait ça.» Arrêtes de parler, putain. Arrêtes. Laisse-moi. Et c'est Lukas qui arrive en trombe dans la chambre. « Elle veut pas parler, Paco. » Il dit, la voix presque calme.  « -Elle parle plus depuis qu'on est rentré. Elle a pas prononcé un mot. Je te l'ai dis. » Si. Si j'ai parler. J'ai parler pas vrai ? Je suis certaine d'avoir parler. J'en suis presque sûre.  Il l'attrape par le bras, referme la porte de la chambre.

Il tire Paco dans le couloir et soupire. « -Ça sert à rien. Elle a besoin de se reposer. »  J'entends la voix dans le couloir, c'est bizarre . C'est bizarre. Tout est flou dans ma tête. J'ai parler, pas vrai ? Il ment simplement ? Je sais pas. « -J'ai essayer au moins vingt fois de lui faire sortir un mot. Rien à faire. Elle parle plus. Elle est en ètat de choc post traumatique. Tu peux te calmer ? » Il dit d'une voix douce, Lukas. « -La dernière chose qu'elle m'a dit dans la voiture c'est : c'est pas Paco. Depuis, plus rien.  Et je la crois. Mais ça change rien au fait que là, elle a besoin de se reposer. Elle a besoin de calme. ».

- - -

T'as essayer. T'as tout essayer pour qu'elle parle, mais passé le pas de la porte de cette maison infernale, elle s'est complètement éteinte. Plus aucun sons, plus rien du tout. Rien. T'as voulu qu'elle te dise ce qu'il s'était passé. T'as essayer de la faire manger. T'as essayer de la faire boire. T'as essayer de faire en sorte qu'elle parle. Mais, ta sœur n'a pas parler. Elle n'a rien dit de plus que « -C'est pas Paco. » en sortant de la voiture. C'est tout. Et tu la croit, parce que t'avais toi-même du mal à croire que ce garçon ait fait du mal à ta sœur. T'as agit brutalement, t'as agis en conséquence de ce que tu pensais être quelque chose comme de la violence conjugal. C'est quand tu l'as mise dans le bain, que t'as compris. Même si t'aurais jamais voulu voir ça. Et T'observes Paco, il est épuisé, il est inquiet, il est vidé et ça te fait mal parce que tu l'as accusé d'une chose terrible. D'une chose horrible, impardonnable. Tu le vois, au bord de sa folie et tout ce que toi tu peux faire, c'est le prendre dans tes bras. « -Ça va aller. Je te crois. » Tu le serre fort contre toi les doigts crispés contre son t-shirt souillé de sang. « -Écoutes. Tu vas aller te faire une toilette parce que tu peux pas apparaître dans cet état devant Sol. J'vais te prêter des fringues. Et on va discuter. Parce que t'as intérêt de me dire ce qu'il s'est passé. Et tu dois laisser Sol se reposer. Tu crois que c'est pas dur pour moi ? » Tu fermes les yeux, passe une main sur ton visage pâle. Toi aussi t'es épuisé. T'as passer la nuit à venir l'aider à se relever, vomir de nouveau ses tripes et se coucher. Ça pue le vomit dans toute la maison. Et particulièrement ici, dans le couloir. Ça te rappelle de mauvais souvenir. Voir Sol dans cet état, ça te fait peur parce que tu sais de quoi elle est capable. « -Tu crois que je m’inquiète pas ?!  Je sais pas si tu le sais, mais celui qui a trouver Sol quand.... » Tu fermes les yeux, attrape ton propre poignet par réflexe et tu souffle longuement sous l’émotion vive qui te prends à la gorge, un peu tremblant. « - Je veux pas qu'elle recommence. Alors là, maintenant, elle a besoin de repos. Pas de discutions pénible, Paco. » Et t’espère qu'il comprenne parce que sinon, tu vas être obligé d’appeler les flics et le foutre dehors . Et ça, t'as pas envie. T'as plus envie. Tu veux juste les protéger tout les deux.  Tu veux simplement être là pour eux. Mais s'il craque, comment est-ce qu'il compte aider Sol ? S'il craque, qui sera là pour la soutenir. Il a les yeux fou de celui qui ne s'est pas reposer. Qui tourne en rond depuis des heures . Tu sais pas quoi lui dire de plus. T'es là pour l'aider. Mais tu l'aideras pas s'il s'obstine à vouloir être collé à elle, alors qu'elle , elle ne veut qu'être seul.

Dieu te vienne en aide.

@feat Paco bae
Awful
Re: Wild Irish Roses- Paco
Lun 1 Avr - 1:17
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Wild Irish Roses
Désespéré. Voilà ce que je suis. Voilà l'état dans lequel je suis plongé depuis que Sol et Lukas ont quitté mon appartement. J'ai eu le temps de faire éclater ma colère, j'ai eu le temps de vider mon corps de larmes. Et surtout, j'ai eu le temps de trouver le courage dont j'avais besoin pour ne pas abandonner Sol, et ce, peu importe ce qu'elle pense actuellement de moi. J'aurais pu rester enfermé chez moi, à attendre simplement qu'elle me recontacte un jour. Mais je n'étais pas sûr que ça arrive, et je me suis rendu compte qu'elle avait besoin de moi comme jamais, même si elle n'en avait aucunement conscience. Depuis le début, on dit que c'est Paco et Sol. Sol et Paco. Je ne veux pas que cette phrase devienne un mensonge, je refuse de tirer un trait sur ce qu'on partageait. Parce que Sol et moi, c'est une histoire intense et profonde, je le sais, je le sens. C'est une histoire que peu de gens peuvent comprendre, parce qu'on est un peu à part elle et moi. Ou plutôt, nous l'étions. Car à présent, ça semble si loin, si loin improbable.

---

« Elle veut pas parler, Paco. »Elle ne veut pas me parler à moi, surtout. Je sais, je sais, je sais. Putain, je sais. Ça m'ouvre le cœur, ça me donne l'impression d'être en apnée depuis la seconde où je l'ai compris. « -Elle parle plus depuis qu'on est rentré. Elle a pas prononcé un mot. Je te l'ai dis. » Il me tire vers le couloir, et referme la porte avant même que je n'ai pu apercevoir Sol. Je voudrais juste croiser ses yeux une seconde, qu'elle comprenne à quel point je l'aime et comme elle est importante pour moi. Si seulement elle pouvait être reliée en direct à mes pensées, elle verrait qu'il n'y a qu'elle, qu'il n'y aura toujours qu'elle. Elle serait spectatrice de toutes ces vies heureuses que je nous invente, de tous ces mots que je lui destine, et elle serait obligée de comprendre que je suis prêt à tout pour elle. Elle n'aurait plus jamais aucun doute, parce que tout ce que je ressens et d'une sincérité incontestable. Mais évidemment, ce n'est pas le cas, je n'ai aucun moyen de lui faire parvenir tous ces sentiments qui tourbillonnent en moi, surtout pas maintenant que quelque chose s'est brisé entre nous. Quelque chose qu'on ne récupérera jamais, quelque chose perdu entre toutes ces horreurs qui nous empêchent de vivre ce qu'on voudrait. Et maintenant, je sais que tout va changer. Parce que jamais elle ne me pardonnera ce qui s'est passé. Tout est ma faute, je mérite ce sort. « -Ça sert à rien. Elle a besoin de se reposer. » Je veux qu'elle se repose oui, qu'elle oublie tout ça.. mais avec moi. Ma place est avec elle, je veux la rassurer, je veux l'aimer, je veux être à ses côtés. Je ne veux pas qu'elle s'éteigne totalement. Qu'est-ce que ça ferait de moi si j'abandonnais maintenant ? « -J'ai essayer au moins vingt fois de lui faire sortir un mot. Rien à faire. Elle parle plus. Elle est en état de choc post traumatique. Tu peux te calmer ? »  Putain, l'imaginer aussi mal me donne envie de la serrer contre moi. De lui dire qu'elle peut compter sur moi et que jamais, jamais elle ne sera seule. Mais.. Lukas a raison, je dois me calmer. Je dois faire cet effort, parce que Sol le mérite bien. Et je sais que je n'arriverai qu'à la brusquer en continuant sur le chemin que j'emprunte. Alors j'inspire très fort, et je me tourne vers Luke, le regard brillant mais le visage se décrispant petit à petit. «Excuse-moi Luke, je suis ne pas dans mon état normal, je.. putain, je deviens fou. Je ne veux pas qu'elle pense que j'ai fais ça. Mais tu as raison bordel, je dois me calmer et reprendre mon sang-froid.» Il n'y a peut-être que dans ces conditions que je pourrais avoir une chance de capter Sol sans trop de casse. Je pense, enfin, je n'en sais rien. Même si elle va sans doute me repousser, je me dois de faire cet effort. « -La dernière chose qu'elle m'a dit dans la voiture c'est : c'est pas Paco. Depuis, plus rien.  Et je la crois. Mais ça change rien au fait que là, elle a besoin de se reposer. Elle a besoin de calme. » Elle a vraiment dit ça ? Elle sait que ce n'est pas moi ? À l'instant même où je le comprends, plusieurs tonnes s'enlèvent de mes épaules, mon corps se détend pour ne laisser que mes jambes tremblotantes. Je ne suis pas certain de pouvoir rester debout, alors je fais quelques pas vers le canapé, me prenant le visage entre les mains. N'importe qui peut penser n'importe quoi, je m'en fiche du moment que Sol, elle, sait la vérité. Et en même temps que le soulagement, revient l'espoir. Un peu, seulement. Parce que je ne suis pas naïf et je sais qu'elle va me détester. Mais au moins, elle ne me prend pas pour le monstre qui lui a fait du mal. À cette idée, mes yeux s'humidifient à nouveau, alors que j'étais pourtant certain de ne plus avoir de larmes dans les yeux. Elle me croit, putain. Elle sait. Et Lukas s'approche alors de moi, il me prend dans ses bras comme un frère que je n'ai jamais eu. Je me sens étrangement proche de lui, parce qu'à l'heure actuelle, il est sans doute le seul lien qu'il me reste avec Sol. «J'ai eu si peur, putain. Je n'ai rien fait.» Fait que je répète encore, comme si c'était la seule phrase ancrée entre mes lèvres. « -Ça va aller. Je te crois. » Pourtant, je renifle légèrement et je peine à respirer.  « -Écoutes. Tu vas aller te faire une toilette parce que tu peux pas apparaître dans cet état devant Sol. J'vais te prêter des fringues. Et on va discuter. Parce que t'as intérêt de me dire ce qu'il s'est passé. Et tu dois laisser Sol se reposer. Tu crois que c'est pas dur pour moi ? » Lui raconter ce qui s'est passé ? En aurais-je seulement le courage, la force ? Je n'arrive pas à aligner deux pensées cohérentes sur les événements de cette horrible soirée, alors raconter ça.. à voix haute. Ma gorge se serre d'avance. Mais Lukas a raison, il doit savoir. C'est fini d'être faible, Paco, tu dois te reprendre, bordel. «Cette soirée n'aurait jamais dû avoir lieu. Je suis certain qu'elle n'avait même pas envie d'être là, mais qu'elle a fait l'effort pour me faire plaisir. Je.. bordel, je suis tellement inquiet.» Encore trop de trémolos dans ma voix que j'essaie pourtant d'étouffer. Respire, Paco. « -Tu crois que je m’inquiète pas ?!  Je sais pas si tu le sais, mais celui qui a trouver Sol quand.... » Non, effectivement.. je ne le savais pas. Et je n'imagine pas la douleur de Luke en découvrant ce spectacle affreux. Je suis même pas certain d'être capable de m'imaginer à sa place. « - Je veux pas qu'elle recommence. Alors là, maintenant, elle a besoin de repos. Pas de discutions pénible, Paco. » Bien sûr, il a encore raison. De nous deux, c'est sans aucun doute Lukas qui reste le plus sain d'esprit. Et je dois écouter ses conseils, parce que de toute façon, je suis totalement perdu. «Je sais. Excuse-moi, je sais que ça doit être difficile pour toi. Écoute, on va se soutenir mutuellement, ok ? Je vais me reprendre et tu pourras compter sur moi.» Parce qu'après tout, c'est toujours comme ça que j'ai fonctionné, non ? Ma peine ne m'a jamais empêché d'oublier celle des autres. Alors je dois continuer sur cette voie, persévérer encore et toujours plus. Devenir une meilleure personne. En espérant ne pas y laisser un jour la raison. Ou la vie.

---

Une heure plus tard, je ressors de la salle de bain avec des vêtements propres et une allure moins misérable. Mon teint est encore trop blanc, les deux nuits d'insomnies accumulées ne sont pas en ma faveur. Mais cette douche a plus ou moins réussi à remettre un peu d'ordre dans mon esprit. J'avance vers Lukas en me raclant la gorge, pas tout à fait certain de la marche à suivre. «Merci pour les fringues. Et pour la douche. Et.. pour m'avoir un peu recadré. Je suis désolé.» Que dire de plus ? Aucun mot ne sera jamais assez fort de toute façon, alors j'ai l'impression que ceux que je prononce sont bien bêtes. Je tourne la tête vers la porte de la chambre où se trouve Sol, et puis gêné, je reprends la parole. «Je ne vais pas la harceler pour avoir une conversation, je ne vais pas la brusquer, je te le promets. Mais je vais la voir, maintenant. Elle a besoin de moi.» Je demande un peu l'autorisation à Lukas, mais pourtant, avant qu'il ne réponde réellement, je me dirige vers la petite pièce. J'ai assez attendu, c'est le moment.

J'ouvre la porte délicatement, passant d'abord ma tête pour observer l'obscurité présente dans la chambre. «Salut Cendrillon. Je vais rester un peu près de toi, si tu es d'accord.» Et puis j'entre et referme derrière moi, essayant de faire le moins de bruit possible pour ne pas lui faire peur. Je m'avance vers le lit où elle se trouve, recroquevillée, et mon cœur explose de chagrin. Je voudrais tant la prendre dans mes bras, la serrer contre moi et lui dire que j'aime. Mais je prends sur moi, parce que je sais que ça serait une très mauvaise idée. Je dois y aller doucement, je dois m'adapter à son propre rythme. Et si elle ne veut pas de mes bras, ni maintenant, ni dans deux jours, ni jamais, je devrai l'accepter. Je l'accepterai. Alors je me laisse descendre à terre, appuyant mon dos contre le lit et repliant mes genoux contre mon buste. «Ton frère est gentil, je l'aime bien. Et si j'en crois ses goûts vestimentaires, il est vraiment cool.» Je tente un léger rire, mais il sonne faux, sans enthousiasme, sans réel envie. Il ne résonne presque pas, d'ailleurs. Il ressemble davantage à une complainte qui n'en n'est pourtant pas une. «Il t'aime beaucoup, tu sais. et.. moi aussi..» Première erreur, Paco. Ne pas la harceler. Ne pas lui mettre la pression. Le calme, le repos. «Je crois que je ne t'ai jamais vraiment parlé de ma sœur. Elle a un sacré caractère de cochon et elle peut parfois se montrer froide. Mais elle est si gentille et si douce avec ceux qui l'entourent. Du moins, quand elle met un peu de côté son obstination.» En repensant à ma sœur, un petit sourire sincère apparaît sur mon visage, à peine le temps d'un battement de cils avant qu'il disparaisse. De quel droit je souris, putain ? Je soupire tristement, me sentant coupable du moindre problème sur Terre. Alors mes propos suivants sont peut-être un message plus ou moins caché, ou peut-être sont-ils simplement une tentative pour me rassurer, mais ils sortent presque naturellement. «Nos parents ne cessent de la surprotéger, pour un oui ou pour non. C'est pour son bien évidemment, parce qu'ils l'aiment plus que tout et qu'ils ne veulent que son bonheur. Mais du coup... ils font pas mal d'erreurs. Je crois que même sans s'en rendre compte, c'est trop facile d'en faire. C'est trop facile de tomber dans des pièges qu'on ne voit pas.» Je reprends un peu ma respiration, doutant de mes mots et de mon ton. Je n'ai aucune idée de si ce que je raconte fait sens ou non. Alors, je précise mes pensées. «Enfin, tout ça pour dire que parfois, en voulant bien faire, on fait mal. Et on le regrette profondément.» Je continue de fixer le mur en face de moi, je n'ose même pas me retourner pour voir si Soledad a bougé. Je n'ose rien faire, si ce n'est lui laisser le temps dont elle a besoin pour faire ce qu'elle voudra faire. Tant d'inconnues, tant de questions. Craignant sa réaction, craignant sa non-réaction, j'enchaîne sur quelque chose de plus léger. «Si tu veux te reposer, va-y. Je reste. Ou je pars en fait, c'est toi qui décides Cendrillon.» Peu importe son choix, je devrai faire avec.
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Re: Wild Irish Roses- Paco
Ven 26 Avr - 2:06
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Lift me up
And my pain is never over, pills and potions fix me up


Les voix s'éteignent dans le couloir. Elles se brisent, s'envolent. Là. Au fin fond de cette maison étouffante que je n'avait pas visité depuis si longtemps. Comme l'impression de manquer d'air, enfoncé sous les couches de cotons, l'odeur un peu vieillit de la chambre, étouffante. L'air semble peser des tonnes, les lourd rideaux pourpres qui s'étalent comme un voile pernicieux, emprisonnant l'odeur de vomit dans cet espace si confiné. Là. Là. Loin sous la couette épaisse, brûlantes des sueurs froide, humide des larmes qui ne semblent jamais tarir au coin de mes yeux délavés, gonflés. Je voudrais encore me cacher. Disparaitre. Fondre avec le matelas,ne plus avoir d’existence propre. La nausée tellement violente me prends le ventre lorsque j'entends des pas, des brides de discutions, des chuchotements étranges qui résonnent bizarrement dans l'entre de mon mouroir. La douleur est trop intense pour être verbalisé, trop vive pour être soignée. Et comme brisée en milles morceaux, je n'arrive pas à quitter les traces violacées sur mes poignets, j'en dessine les contours en espérant peut-être vainement les faire disparaître.
Étrangère à mon propre corps, je voudrais disparaître.
L'âme trempée dans l'acide, la chaire meurtrie par les assauts du monstre.
Est-ce qu'il a aimé faire mal ? A-t-il prit du plaisir à déchirer mon cœur ? Est-ce qu'il regrette ?
Je recherche encore, comme une sorte d'espoir malsain, le courage de rester en vie. D'excuser. De pardonner. D'oublier. Peut-ont seulement réussir à oublier pareille ignominie ? Et peut-ont réussir à s'en remettre sans pardonner ? Est-ce que je pourrais sourire, de nouveau sincèrement ? Redevenir celle que j'ai un jour été ?

Là, dans tous les recoins des murs, tous les pans de la tapisserie grise, des photos de cette fille qui rit. Qui vit. Qui est-elle ? Est-ce qu'elle a seulement un jour été moi ? Je ne la reconnais pas. Je ne la connais pas. Ce n'est pas moi, aux bras de Lukas qui rit sur cette photo, au dessus de mon bureau. Nous sommes si différentes. Elle semble tellement aimer la vie. Et je l'aimais tellement. Où est passé le temps de l'insouciance , de la confiance aveugle ? Envolé. Loin dans les spectres de la vie heureuse que j'ai un jour eut. Loin, loin derrière moi.

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« -T'es bonne, putain. » Il grogne sur moi comme un animal et je n'ai plus de force dans les bras. Plus rien si ce n'est que j'essaie de m'accrocher au col de son t-shirt pour le repousser. Je voudrais hurler fort. Crier à l'aide mais, mon corps ne réagit pas. Ou étrangement en tout cas. Il ne semble pas décidé à m’obéir.  La fenêtre éclaire à peine son visage dans la pénombre, le sourire étrange qu'il porte comme une fierté malsaine, l'oeil étrangement brillant de celui qui est convaincu de son méfait. Il est fier. Il est prédateur alors que d'une main, il repousse mes bras qui tombent lourdement sur le matelas. Son autre main qui remonte entre mes jambes, appuyant fort, fort fort. C'est douloureux. Ça me presse et je voudrais hurler de douleur quand il pince entre ses doigts d'un geste terrible mon intimité envolée. Je sens mes larmes roulés sur mes joues , lourdes comme le plomb, tombant sur l'oreiller, je pourrais presque en entendre le bruit.

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J'ai la bile qui remonte de nouveau dans ma gorge, l'envie de vomir, de vidé le contenu de mon estomac. L'envie de disparaître à chaque flash de souvenir qui me reviennent comme la mélodie étrange assommante d'une boite à musique cassée ou d'un disque rayé. Le corps secoué de spasmes étouffants sous la lourde couette. Paco s'est enfuit loin, loin, loin. Loin, là-bas, dans le fond de cette maison détestable qui n'a plus rien de la maison de mon enfance. Le temps file à une allure étrange. Si lent et pourtant, j'ai déjà l'impression d'être enfermé sous les épaisses couches de coton depuis des siècles. Des infinités d'éternités douloureuses, tranchantes. Je ne veux plus jamais. Plus jamais bouger. Plus jamais sortir. Et peut-être que cette chambre sera mon tombeau mais je suis prête à l'accepter tant que je n'ai plus jamais à voir personne. Je ne veux plus être désirée. Par personne. Plus jamais. Jamais. Je ne veux plus jamais me sentir comme je me sens actuellement. Les émotions sont trop vives, je voudrais simplement pouvoir les gommer. Les effacer de mon intérieur. Redevenir page blanche. Et j'entends le lit s'affaisser sous le poids d'un corps lourd. Je ne bouge pas lorsque j'entends la voix féminine de ma mère qui chante, distraitement. « -Qu'ont-ils fait de toi, mon soleil. Qu'ont-ils fait de toi ? » La mélodie moqueuse de ma génitrice, me secouant d'un nouveau sanglot. Arrêtes, maman. Arrêtes. « -Si seulement tu avais écouter ta mère. Il faut se concentrer sur le plus important, Soledad. » Et voilà. Voilà, que je sens la couverture glisser hors de mon corps. « -Ta carrière. » Elle me dit, avec cet air hautain que j'ai toujours vu sur son visage. « -Quelle idée d'aller faire la fête ? » Je sens ma respiration se couper lorsque le visage de ma mère semble se mettre à fondre sous mes yeux, entre les ombres de la chambre. « -Tu savais que ça arriverait ? Dis ? Tu savais ? » Ça suffit. Ça suffit. Je voulais pas ça. C'est pas de ma faute.  Je voulais pas ça. Je voulais pas ça. Je voulais rendre Paco heureux.

« -C'est qu'un gamin de la rue, Sol. C'est ça qu'on t'a appris ? » La silhouette imposante de mon père se détache des ombres de la chambre, sa voix branlante de colère. « -C'EST ÇA ?! » Ça gronde jusque dans ma poitrine et je sens les larmes se mettre à couler de nouveau. « -Non !! »  Je supplie, lorsqu'il se mue en cet énorme insecte, ses ailes vrillant sous des tressautements extatiques, je me recule brusquement dans le lit. Hurlant de terreur. « -C'EST ÇA, SOLEDAD ? » Non. Bien sûr que non. Et ses ailes se déploient dans un clapotement inquiétant alors que je couvre mes mains avec mon visage, hurlant de tout mon être. Ça suffit. Ça suffit. Laisses-moi l'insecte. Laisses-moi.

« -Tu brilleras encore mon soleil. Tu brilleras encore mon soleil. »  Et il explose en million de petits vers de pourritures ,l'odeur nauséabonde qui s’infiltre violemment dans mes narines, je me secoue pour retirer les millions d'insectes qui grouillent sur moi. Hurlant à l'aide, hurlant si fort, les haut le cœur violent qui me prennent me font trembler de tout mon corps.

« ARRÊTEZ ,LAISSEZ-MOI. LAISSEZ-MOI. »


BOUM.

La porte s'ouvre en grand et fait entré la lumière du jour dans la chambre, Lukas se précipite sur moi, m'attrapant dans ses bras alors que je débat encore. Je les sens sur moi. Partout sur moi. Partout. Partout. Partout. Ils grouillent. Je suis en train de mourir. Du moins, c'est l'impression que j'ai. « -SOL. » Il me prends par les épaules pour me secoué et lorsque je prends un peu conscience de ce qu'il se passe, je peux voir Paco, le regard effaré dans un coin de la pièce et celui plein d’incompréhension de mon frère. Je fond en larme, pointant du doigt le fond de la pièce vide. « -L'insecte. C'est l'insecte. C'est l'insecte. » Je hurle, la voix tremblante. «-Lukas !! C'est l'insecte. » Et je vois Lukas lever les yeux vers Paco , l'air de l’interroger sans vraiment le faire. Après tout, Lukas est bien le premier à avoir dit que j'étais folle. Il me serre fort contre lui et inspire, prenant mon visage en coupe, serrant mes joue entre ses deux paumes. « -Tu hallucines, Soso. D'accord ? Y'a rien. Je te promet qu'il n'y a rien. Ok ? » Non ! Je sais ce que j'ai vu. J'ai vu l'insecte. Je l'ai vu.  Il était là. Il était là. Et je tends ma main vers Paco. Repoussant d'un geste Lukas pour aller me réfugier dans ses bras, le serrant contre moi si fort. Je voudrais qu'il m'étouffe entre ses bras. Tremblante, je me laisse retomber contre lui. Je tiens à peine debout. Pourtant, le cœur agité, je cherche des yeux mon téléphone. Noyé dans le verre d'eau posé sur ma table de nuit. Noyé. Je comprends pas. Je comprends plus ce qui m'arrive. « -Paco... » Je sanglote, les bras qui s'accrochent à sa nuque. « -Paco...Je comprends pas... Qu'est-ce qu'il s'est passé ? Dis-moi. Dis-moi. Dis-moi. S'il te plait  »  Mais voilà. Aucun son ne sort de ma gorge. Rien. Rien du tout. J'entends seulement la voix de Lukas dans mon dos qui soupire et s'adresse à Paco. « -Je sais pas... On est peut-être pas apte à gérer ça... Il faudrait peut-être l'emmener à l’hôpital ? Elle mange pas, elle....J'ai peur qu'elle soit en train de... péter les plombs... Sérieusement... » Et il s'approche de moi, toujours réfugiée dans les bras de Paco pour se pencher vers mon visage. « -Sol... Il faut que tu te ressaisisse. Manges au moins un peu. Ça te mettras les idées au clair... d'accord ? »  Mais je n'ai pas faim. Juste envie de vomir. Encore et encore. Je veux juste me vider complètement. De nouveau, Lukas lèves les yeux vers Paco. « -Celui qui... lui a fait ça.... Il lui a donner des drogues ? Tu sais lesquelles ? Elle est encore totalement stone... ça fait plus de vingt quatre heures … Quoi que ce soit... C'est fort... » Il dit en m'attrapant d'entre les bras de Paco pour me guider de nouveau vers le lit. « -Kétamine, surement... Faut surveiller ça. Et la faire manger pour qu'elle éponge. Je vais descendre faire à manger.... Genre soupe ou purée. Un truc qu'elle peut avaler sans trop de mal. Tu restes avec elle. Et... mets de la Lumière dans la chambre. Visiblement, la pénombre ne lui réussi pas. » Il s'enfuit de nouveau hors de la chambre et puis je retombe mollement sur l'oreiller. Qu'est-ce qui m'arrive ? Putain...
Re: Wild Irish Roses- Paco
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