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Clumsy Queen ;Skye
Jeu 7 Mar - 17:47
Liam Diaz
Liam Diaz
Froy G ©jsp
403
06/03/2019
victime de cupidon
Oh, I'm looking for affection in all the wrong places
Vanité
SPASMES ENTRE SES LÈVRES EMPOISONNÉES

Ils ont plongé les âmes dans l'acide, les bras ballant, les yeux brulant sur un boitier en ferraille, à espérer l'amour qui ne viendra sans doute jamais pour toi,  petit être écorché. Tu craque ta nuque, enfonce le téléphone dans ta poche arrière et attrape la batte de baseball que tu avais laissé il y'a encore une seconde, reposé contre le mur pour répondre à ton texto. Ils ont plongé les âmes dans l'acide et la tienne brûle d'un éclat tout nouveau, ce soir. C'est peut-être l'excitation ou peut-être que c'est simplement l'envie d'échapper à ta propre destruction. « -Deux mille dollars. » Tu souffles et l'homme tremble, assis par terre sur cette moquette bleu délavé qui doit être là depuis bien avant ta naissance, ça pue, ici. Ça sent le moisit et le crack, ça sent la pourriture et les sacs poubelles qui trainent et s'amassent aux quatre coins du minuscule studio en décomposition , expliquent sans doute l'odeur à gerber qui te prends violemment au nez , tu fronces le nez, pense à l'odeur des fleurs qui viendront bientôt agressé ta trachée en manque d'amour, tu vas sourire. En manque d'amour, tu vas te crevé. Et tu tends la batte de baseball à l'un des deux gros tas de muscles qui t'accompagne aujourd'hui, serrant la mâchoire, la mine écoeuré lorsque tu t'approche de l'homme pour lui asséner le premier coup violent, a en abimer tes jointures, exploser tes tatouages, faire hurler de terreur les voisins, t'as les bagues incrustées de sang et l'impression que l'odeur putride de l'appartement te colle à la peau. Ça pue jusque dans les murs, jusque dans la tapisserie dégueulasse et fleurit datant sans doute des années 80 aux motifs aussi ringards que gerbant, dans des couleurs criardes. Ça te ravives un peu, l'odeur acre, rance de tout cet univers que tu connais que trop bien. L'humidité. Tu frappes pourtant, c'est peut-être le son de tes bagues qui s'éclatent contre les pommettes saillantes, maigrelettes de l'homme qui ne se défends même plus.  Tu lèves de nouveau le poing, t'affliges de toute ta propre violence doucereuse, celle qui ne fends même plus ta pauvre âme, trop accoutumée aux terreur qu'elle projette, elle ne voit plus l'horreur dans les yeux de ceux qu'elle terrifie. Ah ! Pauvre Charlie ! Ô, comme tu te détruis, être décharné torturé de ses inquiétudes et de ses délires fantasmé. Mais, il sonne de nouveau ton téléphone et tu relâche l'emprise que tu as sur le pauvre homme qui supplie dans sa langue natale que tu ne comprends pas. Tu devines du polonais, tu n'en es même pas certain. Bip bip bip. De nouveau ça sonne et tu recules de deux pas pour sortir ton téléphone, sous l'oeil agacé de tes deux comparses qui prennent le relais, battes de baseball en main.

Et tu clames tes vers sous le bruit des os qui craquent les mains ensanglantées , la mine pourtant émerveillé devant les photographies de la jeune femme  avec qui tu en es venu à discuter sans réellement savoir ce que tu cherchais. Tu voulais juste combler tes nuits sans rêves, ersatz de relations toxiques qui te brisent et te ravivent à chaque fois que tu t'engage dans des histoires qui t'échappent. Mais, c'est un peu toi, tous les rêves et les jolis mots, les citations que personne ne remarque, sous tes airs de pauvre gamin de la rue, t'as du Shakespeare dans la trachée, de la poésie française au creux des paumes, t'as tatoué ton hymne à la beauté entre tes côtes saillantes pour rappeler au monde que tu crie à l'amour qui n'arrive jamais. Tu aires un peu et t'offres des fleurs, pour cacher le parfum trop putride des salopards que tu frappes. Sous les pétales de jonquilles, peut-être qu'on ne remarqueras pas, le sang incrusté dans tes jointures, infiltré dans les ridules de ta peau. T'es salis, t'es souillé, mais tu t'excuses un peu quelque part , en offrant le sourire d'un gamin.  Tu promets ta propre innocence, te persuadant qu'au fond, tu arriveras à offrir le monde sans n'avoir rien.  Tu clameras des mots bien plus beaux que toi, tu forceras la femme à arborer tes couleurs, lui promettant la lune, les étoiles et peut-être l'univers. Tu le sais au fond, t'es un amoureux de l'amour. Les déceptions s'enchainent pourtant parce qu'ici au fond de la ville misère, il n'existe pas d'amour assez passionné pour effacer les peines.  Trop d'âmes perdu, pas assez de poètes engagé par l'amour, de ceux qui font des promesses comme les tiennes, qu'ont les mots qui racontent des secrets.  Peut-être que ce sera toi, ce soir, l'amoureux pantelant incliné sur sa belle peut-être que ce sera toi ce soir, l'éphémère ébloui qui vole vers elle, chancelle dans ses délires romantiques bohèmes.  Ah ! Grande et douce déception que celle, d'être abandonné,  de devoir recommencer.

Adieu, l'amour. Adieu !

Comme elles sont belles, les promesses de Lys jaune, d'étoiles et de galaxies. Comme tu la charme, comme tu t'y prends bien. Tu te ris de tes propres inepties, y croyant pourtant si fortement. Peut-ont tomber amoureux d'une photo, pourtant ? Dieu, non ! Tu tomberas amoureux de son âme et de ses yeux dans lesquels tu trouveras, tu t'en persuades des secrets inavoués. Terre inconquises avant-toi, c'est d'un peu de ça, que tu rêve. « -Finissez vite, et trouvez-moi ce fric. J'ai b'soin de thune pour mon rencard. » Tu grogne sous les hurlement du polonais, roulant des yeux, terminant ton message pour ta belle, princesse d'un royaume inconnu, d'une terre inconquise et sauvage, tu te feras un plaisir de conquérir,  de t'accaparer.  Tu voudrais bien être le roi, du cœur de quelqu'un enfin. Trouver ta place, un peu de stabilité. Tu cherches l'affection dans les mauvais endroits, tu pleures la disparitions de mauvaises femmes et tu aimes peut-être trop ça.

Charlie au cœur brisé.

Ont te tends ta liasse de billet, et tu essuies tes mains contre ton jean pour ne pas les tâchés, acceptant d'un geste de tête silencieux, la récompense à ta besogne.  Tu fourres tout ça dans ton portefeuille. Beaucoup d'argent en trop petites coupures. Et sans plus un regard pour les gars avec qui tu passes pourtant le plus clair de ton temps, tu enfiles ton casques et ta veste en cuir pour grimper sur la moto qui t'attendait à la sortie de l'immeuble miteux, t'as encore l'impression d'avoir l'odeur de cet appartement qui te colle à la peau.  Tout ce que tu veux, là maintenant c'est retrouver l'endroit où tu vis pour effacer l'odeur immonde qui semble d'être incrusté dans tout les pores de ta peau.

- - -

Ils ont plongés les âmes dans l'acide, tu as frotter pour nettoyer les péchés qui s'accrochent à ta peau, qui collent, se fondent à l'encre de ses côtes, de tes bras, de tes mains. Si bien que tu as presque l'air d'un garçon bien, dans ton polo bleu nuit dans ton slim brute et tes bretelles grises. T'as l'air d'être le gamin presque acceptable que t'es pas, que t'es plus depuis un bon bout de temps de toute façon. Et si tu coiffes tes cheveux qui ne resteront pas en place de toute façon, c'est simplement pour te donner bonne conscience. Doc Martens basses clope au bec tu files dans les rues marchandes, quittant le motel qui t’accueille depuis trop longtemps . T'as promis le plus gros bouquet de Lys jaune que tu trouverais et c'est ce que t'achètes.  Florilège de Lys, de roses blanches, de jonquilles, grosses marguerites et feuillage dentelé plus gros que ton visage,  sans aucun doute plus gros que le sien aussi. Tu ne sais pas vraiment pourquoi tu t'offres comme tu le fais, à chaque nouvelle rencontre, sourire aux lèvres apaisé lorsqu'on t'aime, qu'on te charme. Tu combat la solitude en vérité. La tienne et celle de l'autre, t'as envie d'être quelqu'un aux yeux de la femme qui t'attends. Et à 19h, tu es là, le bouquet qui se repose sur ta moto, les veines qui palpitent d'impatience de voir la princesse qui descend de sa tour miteuse. Et ton sourire s'élargit, lorsqu'elle apparaît à l’entrebâillement de sa porte , tu glisse ta main sur ton cœur, souriant comme l'imbécile heureux que tu es, poses un genoux à terre devant la beauté spectaculaire de la jeune femme qui te sourit en retours.

«-Sors-tu du gouffre noir ou descends-tu des astres ?
Le Destin charmé suit tes jupons comme un chien ;
Tu sèmes au hasard la joie et les désastres,
Et tu gouvernes tout et ne réponds de rien. »
Tu hurles en l’appelant, théâtrale pour l'impressionné, tu accroches ton cœur plus fort entre tes paumes. Tu espères qu'elle rit. Dieu comme son rire doit être divin. Et riant à ta propre prestation exagéré, tu la rejoins, attrapant le bouquet que tu lui offre prestement.« -Salut. » Tu finis enfin par dire, les yeux rieurs quand tu l'observe. Et la jeune femme est formidablement belle. Ses tâches de rousseurs, millions de constellations sur sa peau, offrent à ses yeux un charme tout nouveau. « -Tu es divine. »Tu souffle, écrasant la cigarette qui te pendait encore entre les lèvres à demi éteinte.

Penses à ne pas te perdre dans ton propre personnage, Charlie.

(c) DΛNDELION
Re: Clumsy Queen ;Skye
Jeu 28 Mar - 23:41
Invité
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Invité
Charlie
&
Skye
Que tu viennes du ciel ou de l'enfer, qu'importe,
Ô Beauté ! monstre énorme, effrayant, ingénu !
Si ton œil, ton souris, ton pied, m'ouvrent la porte
D'un Infini que j'aime et n'ai jamais connu ?
Oh l’ingénue dont les douces lèvres tachetées tremblent. D’excitation. La nervosité dans le positif. Charmée par des mots doux plaqués sur un écran de téléphone. Tu te joues et tu t’amuses, tu lances ton cœur dans des montagnes russes, pour un trajet court, retour à la case départ. Aventures d’un temps, d’un soir, d’une nuit. Tu les collectionnes, les papillons comme lui. Petit voyage contre un ticket, la douce montée des moments flirtés, puis la redescente grisante des corps qui transpirent et fuient dans des gémissements et des cris. Et c’est fini. T’as pas de tableau de chasse, parce que les papillons, tu préfères les voir voler que punaisés sur un fond de liège, derrière une vitrine. Tu ne te vantes pas du nombre de tes conquêtes, non, jamais. Et conquêtes ? Peuvent-ils être appelés ainsi, les spectres qui vont et viennent hanter ton lit, comme une dernière tentative d’exorciser la solitude dans le creux de tes reins ? Le doute est permis. Rarement, tu te souviens de leur nom, encore moins de leur visage. Y en a un ou deux qui ce sont démarqués. Ati, d’abord. Ati et les courbes sombres de ses tatouages. Ati et ses profonds yeux bleus qui te hantent encore quand tu regardes ce pauvre sweat-shirt que t’avais enfilé entre deux scènes. Ati qui t’a touchée et pas juste du bout des doigts ou du bouts des lèvres. Ati et ses mots maladroits, qui t’attire à lui, qui te repousse, mais qui est toujours dans un horizon proche, quoiqu’inatteignable. Tu t’en rends compte de ça, mais tu ne t’écoutes pas. Tu rêves, parce que ton cœur creux et vide, affamé, a rencontré un de ses semblables et s’y est accroché, désespérément. Comme une dernière tentative pour trouver la pièce manquante pour faire tourner ta machine interne comme il faut. Désespoirs, des espoirs. T’en as pleins et ils pointent tous en direction du grand brun. Comme s’il s’agissait d’une évidence. Comme si Ati était l’évidence. Et ton cœur fragile et sourd s’en amourache. Se précipite vers lui comme vers le rebord d’une falaise.
Tu vas tomber et tu le sais, parce que t’es au courant de suffisamment de choses pour savoir que c’est pas toi qu’il va choisir. De toutes manières, qu’il y ait d’autres données dans l’équation ou non… C’est pas toi qu’on choisit, Skye. Toi, t’es celle dont les bras se referment autour des cœurs meurtris. Mais t’as personne pour te rendre la pareille. T’as pas cette assurance-là. D’atterrir. Toi, tu tombes. Avec trop de fierté pour te raccrocher à tes amis. Tu tombes, les bras près du corps, en espérant quand même qu’il y aura quelqu’un pour te saisir au vol. Tu sais que ce sera pas Ati. Mais quand tu serres les paupières, c’est lui que tu implores. Qui d’autre, hein ?  


Qui d’autre ? Encore un brun à l’épiderme recouvert d’histoires. Encore un brun au sourire à faire pleurer les anges. C’est là, le bon côté à vivre dans une grande ville, tu te perds dans l’immensité, et les corps, les âmes sont nombreux. Tu reprends toujours le même schéma de ces types qui se ressemblent, de ces archétypes. Qu’importe. La première note fut fausse, les suivantes tout autant. Tu espères, mais tu n’espères plus, à la fois, que l’un d’entre eux te fera chanter, sirène. Que les chansons qui passent la barrière de tes lèvres déclament la perte de la solitude et la chaleur diffuse de ton cœur qui bat. Que, les mains sur ton visage et les yeux dans les tiens, vous vous murmuriez des poèmes, perdus dans des immensités, des lacs de fleurs colorées. Ça n’arrive que dans les films. Alors t’espères, mais tu n’espères plus. Tu te mens. Et tu penses à Ati. Pour que tu traînes encore ta carcasse du côté de chez lui, en espérant un signe, une invitation. Que, même s’il est sourd à tous tes cris, tu retombes dans la douceur et la chaleur de ses bras, te contentant de ce qu’il te donne, de ce qu’il t’offre. Parce qu’on ne saurait te donner plus. Le charnel. C’est tout. Le coeur, il ne sert à rien, pas avec toi. On s’engage pas. Alors les beaux mots, les Verlaine et les Baudelaire t’enchantent, mais tu ne te fais pas d’illusions. Tu mens aux nœuds dans ton ventre et à tes dents qui mordent ta lèvre inférieure quand tu regardes le plafond, allongée sur ton lit, le téléphone posé à côté de toi en attendant les vibrations qui te notifient de l’interaction avec ce nouveau papillon. Au moins, lui, dans ses mots, il a de la douceur, il y a quelque chose de léger. Quelque chose qui te donne envie de creuser sous la surface, un peu, curieuse. Ton sixième sens, peut-être, qui te parle. Et, alors que les aiguilles de l’horloge tournent, tu glisses. Tu te débarbouilles, tu te rases les pattes sous la douche et tu te maquilles, avant d’hésiter plusieurs instants devant le miroir quant à la tenue que tu vas porter ce soir. Moto, poèmes et fleurs. Tu fais péter le jean taille haute dont tu roules les ourlets jusque mi-chevilles, celui-là qui te fait un postérieur de déesse, et les bottines en cuir. En soutien-gorge noir orné de dentelles, devant ton miroir, tu hésites. Joues-tu la transparence de la mousseline rose pâle ? Ou le mystère à peine perceptible de la mousseline bleue nuit, sur qui regard se pose discerne les courbes de tes formes, sans pour autant trop en dévoiler ? Option deux, qui se marie à merveille avec la veste en cuir. Et tu te demandes si t’en fais pas un peu trop. Le rock’n’roll dans le khôl qui souligne tes yeux. Mets-tu un costume ou es-tu toi-même pour charmer le papillon de cette nuit ? Tu ne sais plus, tu ne sais plus. Tu t’es perdue dans les kilomètres de peau, de charmes, de jeux, de séductions.  


Tic Tac. L’heure qui tourne et tu reprends ton petit manège, écoutant les bruits de la ville, de l’immeuble. Tu souffles, les yeux clôts, tu entends les lattes de parquet craquer, les murs qui se lamentent. Les moteurs des automobilistes encore trop nombreux sur la route à cette heure. Tu ne peux discerner sa moto des autres, tintamarre incessant. Il y en a trop pour que tu devines laquelle s’arrête au pied de ta tour de boue. Façade encore éclairée à cette heure de la journée, quand le soleil finit sa course petit à petit plus tardivement. Le soleil caresse des ses faibles rayons, aussi jaunes qu’une mauvaise ampoule, les fissures qui courent sur les murs, dans lesquelles, parfois, fleurit une mauvaise herbe. Ah ça, ça trouve toujours à s’implanter. Y a toujours un trou où se glisser, un taudis pour maison, que les moisissures sur les murs peignent des formes abstraites ou des yeux qui vous observent la nuit. Tic. Tac. Bzzzzt. Bzzzzt. Tu sursautes et t’approches de la fenêtre. Moto, fleurs. Petite silhouette, les couleurs comme des toutes petites tâches, là en bas. De jolies tâches qui tranchent sur le paysage minable. Et le sourire sur tes lèvres. Tu descends de ta grotte perchée, un peu à appréhender ces quelques secondes qui formeront votre première rencontre. Qui sera-t-il vraiment ? Un amant ou un ami? Un inconnu demain ou une main glissée dans la tienne, agrippée à la tienne ? Tu inspires, tu expires, tu appuies sur la poignée.


Tu l’as aperçu tout de suite, l’idiot au cœur vorace. Genou au sol, à te déclamer des vers qui chamboulent ton myocarde et tes joues pivoines. Tu te mords la lèvre et te cache la bouche de tes deux mains. Oh, wouah. Il est doux, si doux. Il a le vent et des comètes dans les yeux et sa voix, bien qu’elle hurle, sonne les plus belles notes à tes oreilles. C’est beau, y a tout qui est beau, là, maintenant, dans cet instant précis. T’en oublies les passants qui vous regardent, goguenards ou moqueurs, peut-être envieux, un peu. Mais les voisins, eux, savent que t’es la salope du quartier. Un de plus, un de moins, ça changera pas grand-chose pour eux, alors ils haussent les épaules. Mais toi, t’es subjuguée. T’es peut-être facile. Mais lui est doué, ses grands sourires et ses fossettes qui se dessinent font fleurir ton cœur d’un bouquet qui ne saurait faire concurrence à celui qu’il te tend. Émerveillée, subjuguée, avec toujours cette petite voix qui dit que tu ne mérites pas ça, mais soit. Ton sourire illumine ton visage et doucement, tu te saisis du bouquet en lui répondant, soufflé, un « Salut… », les yeux écarquillés, puis refermés, quand tu respires les effluves colorées de toutes ces magnifiques plantes qui, chacune, parle un langage qui ne t’est pas inconnu. Les mots, les yeux parlent, mais les fleurs aussi et celles-ci te chantent l’amour pour que ton cœur se fende et le laisse entrer.  
« -Tu es divine. » qu’il te sort et tu rentres légèrement la tête dans les épaules en gloussant. « - Oh merci… » Tu le regardes et dans tes yeux brille la malice. « Mais je fais pâle figure à côté de ton bouquet... Elles sont superbes et… merci, beaucoup. » Tu te confonds dans tes mots, tu te perds dans ses fossettes et ses yeux clairs. Son air mignon et sa mine légère te perturbent, mais dans le bon sens. Tu finis par secouer légèrement la tête.
« Je vais les mettre dans un vase, avant qu’elles ne se perdent, tu montes avec moi ? » De sa douceur et de sa beauté, tu ne réponds plus de rien, peut-être que vous ne redescendrez pas, mais, étrangement, t’as pas envie de lui sauter dessus, là, tout de suite, non. Tu veux passer encore plus d’instants doux et poètes comme celui-ci. Qu’il t’emmène sur sa moto, que, au ralenti, tu sentes son parfum, tu découvres la douceur de ses mains et, que des tiennes, caresses ses fossettes. Ils se ressemblent, tes papillons, mais lui est un trésor de douceur, loin de la brutalité des instincts primaires et animaux d’autres qui sont venus te faire chanter sous les draps. Soudain et peut-être pour la soirée, tu te sens apaisée et ta main vient saisir la sienne, doucement, doigts glissés entre les siens pour l’emmener dans ton immeuble, jusqu’au sommet de ta cage souillée. Le clic des clés dans la serrure et tu pousses la porte vers ton royaume pâle, le laissant là, entre la porte, le lit et la cuisine, pendant que tu fouilles tes placards à la recherche d’un récipient qui saura être assez grand pour accueillir son offrande. Lequel tu remplis d’eau et où tu y déposes les lys et leurs compagnes. De nouveau tournée vers lui, dans un de tes charmants sourires, tu relâches les épaules et annonces :
« - C’est bon ! On peut y aller quand tu veux. »  

CODAGE PAR AMIANTE

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