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Wild ;Eos
Lun 22 Avr - 2:34
Uriel Diaz
Uriel Diaz
Laurence Coke
192
19/04/2019
victime de cupidon

Fuck the police, they won't catch me

One in the hand
One in the bag
Bubblin'
Look at the cash
Look at the cash
Comin' in
Come get your man

Tête contre le capot de la voiture, appuyée fort dessus ,comme pour t'immobilisé alors même que tu ne tente pas franchement de te débattre, t'as le sourire du démon collé aux lèvres ,l'air calme, placide. T'inspires longuement, doucement, la putain de migraine qui te prends déjà à l'idée même que tu puisses passer encore des heures et des heures en cellules pour de la merde. C'est bien la solution de tout les blancs, ça. Ils vous foutent en cage comme des putains d'animaux en pensant pouvoir calmer vos instincts les plus primaires. C'est pas un peu ironique, franchement ? Calmer la bête en la traitant comme une bête. Ils peuvent bien t'attacher, essayer de te restreindre, essayer de te museler, ils t’auront jamais. Ils réussiront à contrôler le monstre de violence, de haine de colère que tu caches à l'intérieur de toi. Rage vicieuse qui te prends jusque dans les tripes, qui retournes ton âme, la frénésie de colère qui prends place dans ta cage thoracique palpitante à tout rompre dans un hurlement imaginaire appelant à la liberté. Au diable les indignations de tous ceux qui vivent dans la spirale de banalité, de normes et de maitrise. Tu veux pas de ça. T'as pas besoin du lycée, de l'école, des études. T'as pas besoin d'amis, et t'as pas besoin de conseils non plus. Ton âme acide te suffit, t'es ami avec les ennuis, , ta famille c'est ton gang, tes frères sont bien loin d'toi et tout ce que t'attends, maintenant, c'est de trouver le moyen d'retrouver les tiens. Tu l'as bien compris. Ici à Chicago, t'es peut-être  au milieu d'autres Diaz, mais t'es certainement pas avec ta famille. T'en connais aucun parmi eu, qui se saignerait pour toi comme on s'est saigné dans la rue. Ni ta tante, ni ton cousin, ni ton faux frère qui t'a abandonné avec tes géniteurs en allant vivre parmi les blancs qu'accepteraient bien mieux qu'ce soit une pédale. Ce putain d'lâche s'est tiré sans plus jamais prendre d'nouvelles de toi. Comme si t'étais rien du tout. Il a penser qu'à sa gueule et maintenant qu't'es dans la même ville que lui, tu dois l'écouter ?! Hors de question . « -Bouges pas. » L'flic te dit sur un ton condescendant qu'tu déteste. Le mépris dans la bouche comme seule arme contre vous. Pourquoi t'accepterais les blancs alors qu'eux t'acceptent pas ? Pourquoi t'aimerais les riches alors qu'eux t'méprisent ? Nan. T'feras jamais d'efforts pour eux. Tu porteras pas des fringues de blancs, tu t'coifferas pas comme eux non plus et ils auront pas ton âme. C'est toi qu'aura la leurs.  Et c'est pareil pour ton frère. Il a accepter de se mettre à genoux devant les blancs pour s'intégré en prétextant que le monde est dangereux. Mais, voilà. Pour toi , l'monde est pas dangereux. Pour toi, l'monde est excitant. Et le danger, c'est peut-être toi, finalement. « -No me toques la polla, hijo de puta ! » Tu aboies à son oreille comme un chien enrager, tu te débat, collant un coup dans son tibias et lorsqu'il recule, tu bouscules le second policier et tu te mets à courir.

Tu cours, tu cours et tu cours encore sous la douce mélodie des sirènes qui te pourchassent, remontant d'une main ton jean trop grand, l'adrénaline ravageant tes cellules et le sourire au lèvres tu traverse le dédales de petites rues sinueuses qui s'offre à toi, de plus en plus étroites pour être certain qu'ils n'arrivent pas à te retrouvé dans cette grande, grande ville. Tu cours vite. Même avec les menottes aux poignets , tu cours vite. C'est peut-être parce que t'as l'habitude de fuir. Que c'est un peu ton fond de commerce quelque part. Toujours en fuite quelque part, toujours en train de courir. Et t'es doué pour ça. Alors te voilà à t'appuyer difficilement sur tes paumes pour te surélève, passé la barrière qui te sépare de ces chiens qui te poursuivent et tu vois la voiture bleu et blanche se garée, coincée par le muret qui vous sépare, tu lèves tes majeurs fièrement « ¡Ven  a buscarme! Bande de chiens ! » Tu hurles, accélérant ta course folle pour t'engouffrer dans une nouvelle ruelle qui s'offre à toi, les muscles brûlants d'effort et le front ruisselant de sueur tu tournes de nouveau. Les jambes tremblantes, tu t'entends les sirènes s'éloigner et tu soupire d'aisance. Ce que tu aimes cette sensation grandiose, d'être inarrêtable ,insaisissable. Tu te sens le roi de la ville quand les alarmes passent à côté  de toi sans te voir. Tu te sens puissant, tu te sens grand. Et ton sourire de démon s'agrandit de nouveau. Fulminant de toute cette fierté qui te prends lorsque tu es vainqueur de ce petit jeu auquel tu te plais à jouer. Encore et encore et encore.  T'es souvent gagnant, mais bien sûr, ça t'arrive de perdre. Le pire dans tout ça, c'est que tu sembles autant apprécier la victoire que la défaite. T'aimes le danger quelqu'en soit l'issue.

Tu t'adosses, essoufflé contre un mur, triturant les menottes pour en forcer l'ouverture, sans succès soupirant longuement. Mais tu n'as pas le temps de réellement reprendre ton souffle que de nouveau, les sirènes se rapprochent et qu'il te faut de nouveau courir pour échapper à ceux qui te poursuivent. T'as les jambes qui brûlent, la cage thoracique contractée sous l'effort et tu vois la solution s’illuminer comme une évidence au bout de la rue , la musique qui crache en dehors des vitres ouvertes de la maison. La fête qui bat son plein, là, juste sous tes yeux, qui t'appelle comme attirer par ton putain de destin, hurlant à la victoire qui t'attends, on viendra pas te chercher dans ce repaire à blanc tout propre. Ça crache des basses dans tes oreilles vrillantes, un grand sourire aux lèvres, tu te fraie un chemin dans l'allée, c'est plein de monde et distraitement , tu remue la tête sur les basses, tu cherches des yeux quelque chose qui pourrait te libéré de tes menottes remontant une nouvelle fois ton pantalon sur tes hanches reniflant bruyamment.

T'as pas le temps de traverser toute la pièce que déjà, tu sens une main sur ton épaule et quand tu t'tourne, c'est un blanc, sapé comme une pédale qui te regarde d'travers en te disant qu't'as rien à faire ici. Que t'es pas invité ou qu'ils t'connaissent pas. T'sais pas. T'écoutes pas trop, mais quand il te détaille avec cette gueule-là, te jugeant sans t'avoir ne serait-ce qu'entendu prononcer un seul mot, ça te met une haine sans pareille. Tu déteste c'genre-là parce qu'ils savent toujours comment faire pour faire en sorte de te rabaissé. Ce putain d'racisme inhérent à ta condition d'hispanique. Ils s'permettent toujours d'te regarder avec cette air hautain sur la gueule et toi tu lèves à peine les yeux, t'as pas trop l'temps de dire quoi que ce soit qu'il te dit : « -heho ? Tu hablo anglais... Ingles, gros con ? Casses-toi, avant qu'on appelle les... » Il a pas le temps de finir sa phrase que ton crâne atterrit violemment contre le sien dans un cognement brutal. Coup de tête violent qui le fait tomber raide et puis tu relève la tête vers les autres qui t'observent comme si t'étais une bête de foire. Tu hausses les épaules et ouvre enfin la bouche, ton accent espagnole mordant et ton anglais à couper au couteau. « -Je passe juste. Je suis venu pour la musique. » Tu aboie presque et tu continue ton chemin au travers de la maison, quand t’aperçois ce petit gars pas loin d'toi. Le seul qui a pas trop l'air de te regarder comme si t'étais une sorte de monstre alors tu t'avances vers lui, te penches prêt de lui ,ton sourire sardonique toujours accrocher au visage. « -Hola. Si tu m'retires ça... » Tu lèves tes menottes vers lui dans un froncement de sourcil entendu , sourire aux lèvres, toujours parce qu’après tout, tout ça c'est qu'un jeu pour toi. « -J'te donnerais un truc qui t'feras planer jusqu'à demain matin. » Tu ricanes bêtement et puis tu élèves la voix à l'intention des autres, qui t'observent encore. « -J'peux vous vendre du bonheur à tous.. » Tu soulèves un sourcil et tu te contorsionnes pour sortir de ta poche ton paquet de clope, en sortir une et la glissée entre tes lèvres. « -T'vas m'aider, petit ? » Finalement, la soirée est peut-être pas perdue.


@Eos Sunfierce, words ; 1527, Fuck up everything baby   


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