TRAITS DE CARACTÉRES

Droite - moralisatrice - maniaque - dévouée - fait passer les autres avant elle - protectrice - accorde une très grande importance à la famille et aux traditions - travailleuse - directe - dure - bornée - persévérante - autoritaire

Histoire

Olga, elle avait beaucoup de rêves. Elle aurait voulu voyager, découvrir le monde. Faire de grandes études. Mais c’était pas trop l’ambiance, dans la famille. Alors petit à petit, elle a tout remisé dans un coin, elle a fait taire ses désirs de beauté, de grandeur, d’élévation. Et elle a gentiment fait tout ce qu’on lui a demandé. Olga, elle s’est si bien occupée de ses frères et sœurs que nombre d’entre eux ont fini par l’appeler « maman », même temporairement. C’était pas pour elle les sorties entre amis, fallait garder les frères et sœur, et même si Koda avait accepté de le faire sans elle, Olga n’aurait jamais osé le laisser tomber. Ils étaient les plus grands, ils ont vite appris à recoller les morceaux d’une famille aussi aimante que compliquée. Ils ont vite compris comment se serrer les coudes, comment garder les secrets pour préserver les autres.

Papa est mort, et maman, c’est plus vraiment maman depuis son dernier retour de l’usine. C’est pas facile. Mais en plus de ça, les autres enfants sont pas faciles non plus. Elle devrait peut-être pas se sentir le droit d’intervenir dans toutes leurs histoires, peut-être qu’ils sont assez grands pour se débrouiller, au moins pour les plus âgés… Mais il n’empêche que quand il faut remplir le frigo, elle est là, Olga. Quand il faut nettoyer et ranger la maison, elle est là. Et quand il faut aussi prendre soin de Koda, trop occupé à s’occuper de tout le monde sauf de lui, elle est là aussi, Olga. Alors parfois, quand elle déprime trop, quand c’est plus possible, elle s’enferme. Dans la salle de bain, dans sa chambre quand Nelu n’y est pas, dans les toilettes, n’importe où. Olga, elle a parfois besoin de quelques minutes d’une solitude toute relative mais qui lui fait du bien. Elle pleure doucement, elle fait pas de bruit. Et elle retourne parmi les autres avec le même air sévère mais doux qui est souvent le sien.

Ebeniste, c’était pas vraiment le métier de ses rêves. Mais avec le temps, elle a fini par apprécier, et c’est désormais avec un plaisir non feint qu’elle va travailler. C’est aussi parce qu’elle travaille avec son frère qu’elle apprécie autant ça, peut-être. Ça fait du bien d’être à deux, de penser à autre chose qu’aux bêtises de Maria et des autres. Olga, ça lui vide l’esprit de travailler. Et c’est peut-être pour ça qu’à la maison comme ailleurs elle ne se repose jamais. Elle a tendance à attendre la même chose des autres d’ailleurs, et c’est sûrement pour ça qu’on lui trouve de temps en temps l’air d’une cheftaine autoritaire et insupportable. Mais dans le fond, elle veut juste le meilleur pour tout le monde. Peut-être que leur famille est condamnée à rester soudée comme ça, peut-être qu’ils pourront jamais se séparer parce que Nelu le supporterait pas, mais Olga elle est prête à faire ce sacrifice. Enfin, elle le croit. Elle les aime. Et quand elle se prend à rêver d’une autre vie, avec une homme, avec une femme, avec quelqu’un qui l’aime, avec qui elle pourrait vivre ailleurs, avoir des enfants… Elle se sent terriblement coupable Olga. Qui prendrait sa place si elle quittait la maison ? On lui en voudrait, n’est-ce pas ? Même Koda, qui est parti, passe son temps ici… Pas étonnant que ses mariages terminent tous de la même façon. Peut-être que les Lupesco, ils sont faits pour vivre en meute, et pas en couple. Et ça la mine, Olga. Parce qu’elle voit les années passer, les problèmes s’accumuler. Elle veut pas voir les enfants renoncer à leurs rêves comme elle le fait doucement avec les siens. Les enfants. Comme si c’étaient les siens. Comme s’ils n’étaient pas grands, maintenant…