All i feel is blue

Y'a souvent qu'la colère qui te fend la poitrine. Souvent qu'l'amertume qui souille un peu trop ton humeur. Et on t'dit souvent que t'es pas facile à capter. T'as des idées préconçues sur les choses et puis sur l'monde et t'as du mal à changer d'avis. C'est pas dans tes habitudes. T'as quelque chose d'un peu malsain quelque part. C'est quoi cette façon que t'as de tout résoudre par des cris, par des coups ? C'est quoi cette façon que t'as de céder à tous tes vices, aussi facilement ? Cette façon que t'as de perdre le contrôle à chaque instant ? Comme un p'tin d'animal sauvage, t'agis toujours en fonction d'tes instincts primaires. T'aurais voulu dire que la prison ça t'a calmer. Que t'as appris de tes erreurs. Que t'es plus calme. Plus réfléchit. La vérité c'est que ça change pas. Peut-être bien que tu pourras jamais te détacher de ce truc. Peut-être bien aussi que c'est un peu ton moteur dans la vie même si ça devrait pas l'être. C'est parce que t'es nerveux , parce que t'es borné et incapable de t'arrêter quand t'es lancer que t'as accomplis tout ce que t'as accompli si jeune et si vite.
T'as bien conscience qu'il faudrait que tu te stoppe. T'as bien conscience qu'il faudrait que tu fasse ce qu'il faut pour rentrer dans le rang. Pour Cat surtout. Parce que tu peux pas faire subir une nouvelle fois la séparation aussi violente pour toi que pour elle. Tu peux pas parce que tu l'as vu sombrer dans la peine, dans le manque. Le même qui t'as rendu malade à en crevé. Le même t'auras presque fait perdre la tête, en deux ans. Loin tu peux pas être présent. Tu peux pas l'aider. Tu peux pas la sauver. Et sans doute aussi que si tu continues comme ça, tu pourras pas te sauver non plus.  Alors t'essaies. Tu essaies vraiment.  

Histoire

Tu voulais pas taper si fort. Tu voulais pas frapper comme t'as frappé. Tu voulais pas que ça aille si loin. Tu pensais y échapper. Parce que t'y as toujours échapper. Et on te répétait. Encore et encore. Attention Charlie. Attention. T'auras pas toujours de la chance, tu sais ? Tu finiras par avoir des problèmes. Te laisses pas aller avec la colère Charlie, on te disait. T'as vu ta mère pleurer pour t'arrêtes de te battre. Que t'arrêtes de t'attirer des ennuis. Elle le voyait arriver. Elle priait pour toi. Elle te suppliait d'arrêter tes conneries. D'arrêter la drogue, la boisson, les rixes à l’excès. Elle te disait que tu finirais par aller en taule. Qu'à force de jouer avec le feu, tu finirais par tout consumer autours de toi. Tu sais, au fond de toi, tu savais. Tu comptais les jours, un peu. De l’enfance bizarre à l'adolescence bancale à la vie de jeune adulte totalement dissolue, t'étais comme destiné à finir ici. Entre ces quatre putain de murs en béton armé, sous les cris, les grognement, les grondements des vies autours de toi que tu suppliait intérieurement de partir.

T'as pas eut une vie particulièrement difficile en vérité. Comme des millions d'gamins aux états-unis, ton père s'est tiré pour faire sa vie t'sais même pas où. Il s'est tiré sans rien dire et puis sans rien t'laisser d'autre qu'un souvenir un peu vague. Pas vraiment présent. C'est bien plus tard qu't'as appris qu'il était crevé d'une overdose super loin d'chez toi. T'as pas vraiment chercher à savoir ses raisons. T'as jamais été vraiment capable d'le pardonner de vous avoir lâcher comme si d'rien. C'est peut-être ta mère qui l'prend le mieux. Mais toi t'as toujours cette impression d'trahison au fond d'toi vis à vis d'lui. Tu peux pas l'ignorer, t'vois ?

T'as presque grandis avec ton beau père, qui s'est marié avec ta mère quand t'étais encore un gosse, il a jamais eut d'enfant, Fred et ça a peut-être jouer sur l'fait qu'il te considère comme un fils.  Il a jamais trop voulu interférer dans ta vie. Peut-être un peu parce que quand t'étais encore un p'tit con de quinze , seize ans, tu lui as fait vivre l'enfer. T'arrivais pas trop à être heureux pour ta mère, tu voulais pas la partager et qu'elle finisse par souffrir encore.

C'est le dessin qui a toujours accompagné ta vie. T'as jamais trop su d'où ça venait. C'était la seule chose qui t’apaisais. T'étais pas en colère quand tu créais et c'est peut-être pour ça que t'en as fait ton métier. Tatoueur c'est apparu comme une évidence pour toi. Et t'as pas hésiter à lâcher l'école pour commencer ta carrière. T'avais seulement 20 ans quand t'as obtenu ton crédit pour t'acheter un salon qui s'est remplit et ton affaire est devenue florissante. T'avais des clients réguliers, des gens qui ramenaient leurs potes. Et tous voulaient s'faire tatouer par Charlie White. T'as rembourser ton crédit plus vite que prévu. Et tout était beau dans l'meilleur des mondes.

Ça c'est gâté quand t'as rencontrer Cat. Parce qu'elle t'as fait peut-être réaliser que t'étais plus un gamin. Que tu pouvais pas vivre dans l'arrière boutique d'un salon de tatouage toute ta vie, tu pouvais pas te contenter de gens de passage. De fêtes et de rires fugaces sans vraiment jamais trop t'accrocher à autre chose que l'chaos. Cat a tout changer. Tout bousculer. Et tu sais pas. T'as jamais trop cru en ce truc d'âme-liées. T'as jamais vraiment penser que c'était autre chose qu'une plaie d'en avoir une. Tu t'disais que si tu croisais la tienne, ça ferait seulement que déranger ton p'tin de quotidien. Tu serais obliger de te coltiner une personne à vie. Que tu l'aimes ou pas. Qu'elle soit ton genre ou pas. Tu te disais que tu serais forcer de simplement supporter tout ça. Mais, t'es tomber amoureux tellement vite. T'as fais d'la place dans ta vie. T'as tout remis en question. Tout. Tout. Même ta liberté. Tu t'es pas vraiment poser d'questions en vérité. T'as simplement fait les choses comme tu le sentais. Vous vous étiez promis que si ça foirait, vous vous prendriez pas plus la tête que ça. Et t'aurais jamais penser que ça deviendrait si sérieux. Si vital. T'as commencer à te sentir étouffer quand elle était pas là. A te sentir comme un peu possédé.  Elle a juste prit le contrôle de toute ta vie. Et t'as commencer à gravité autours d'elle, presque naturellement. Malgré les disputes. Malgré les doutes. Malgré les peurs et les pleurs. T y'a eut des séparations. Des disputes et des crises de nerfs. Et y'a eut tellement de jalousie aussi. Mais vous vous êtes aimer. C'est plus que de l'amour même. Plus que de la passion. C'est une putain d'obsession.