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Believe ;Melody
Mer 7 Aoû - 13:18
Jack Cruz
Jack Cruz
Dominic Harrison
126
07/03/2019
victime de cupidon

I could lie, say I like it like that, , like it like that
Don't you know too much already?
I'll only hurt you if you let me
Call me friend but keep me closer


Ce sont les mondes qui changent, les univers qui diffèrent les uns des autres.  Tu viens d’autre part, de plus loin, tu sais.  D’un autre monde, perdu dans la forêt , Tu viens d’autre part. Ici c’est grand et c’est peut-être un peu triste c’est un monde de lois, de règles, d’obligations, de responsabilité. T’as grandi dans un monde où les responsabilités n’existent pas. Où tes seules obligations étaient de prier le soleil, de remercier le soleil. Te dédier à lui. Le monde est pas ce à quoi tu t’attendais. Le monde est pas du tout aussi simple que ce que tu imaginais. Tu pensais que revenir, t’enfuir de là-bas  pour vivre pleinement , plus librement encore ça t’aiderais à te sentir mieux. Tu voyais encore le monde avec tes yeux d’enfants, ceux qui l’ont quitté et il te semblait plus sûr. Moins compliqués. Aujourd’hui t’habite chez ton frère sans vraiment y vivre, t’es en cavale et les ombres te suivent. t’as peur de te perdre en chemin, parfois, t’as peur de devoir te changer pour te conformer à ce monde qui te plait pas vraiment. T’as l’impression de devoir te trahir pour t'intégrer.  Et tu sais, le monde est pas si grand, il est pas si acceptant, tu sais bien qu’un jour on te dira que t’y a pas vraiment ta place.  Tu sais, le monde est pas si beau, il accepte pas vraiment les différences et t’as jamais été plus à ta place que là-bas. Tu songes parfois à y retourner. Tu songes parfois à retourner voir tes soeurs, tes frères. T’aimes pas cette jungle de béton. T’aime pas les reflets de lumières sur les grands bâtiments. T’aime pas les voitures et tout le bruit. T’aime l’odeur de l’herbe fraiche et celle des arbres. T’aime le son des oiseaux qui saluent le soleil lorsqu’il te quitte pour aller illuminer d’autres âmes en peine.  

Petit à petit, tu acceptes que peut-être qu’ils avaient raison. Peut-être que t’es pas tout à fait la fille que tu rêvais d’être. Peut-être que tu fais pas des miracles. Peut-être que t’es pas choisie par le soleil, que t’as pas su interpréter les signes. T’as pas assez prêter l’oreille. Tu pensais vraiment, pourtant. Tu pensais vraiment. On te croirait pas si tu racontais ce que tu as vraiment vu avant de partir. On te traiterait de menteuse si tu expliquais les raisons de ta fuite. Tu as vu les flammes, tu as vu la cruauté, dans les yeux du père, danser sur tes cendres. Tu as vu ça , comme tu vois ton frère qui te hurle dessus aujourd’hui. Qui te dis que t’es cinglée. Que faut que tu arrête. Que tu vas trop loin. Pourtant, tu dis rien , toi. Tu perds pas ton sang froid et tu t’excuse pour lui au rayon de lumière céleste qui traverse sa chambre, t’as le sourire joyeux et la mine étincelante. « -Zozi, ça suffit ! Il faut que tu manges.» Ah ! Oui. Le voilà, le problème de ton frère. T’es en méditation depuis trois jours, il pense que tu vas lui claquer dans les doigts si tu continue de refuser de t’alimenter.  Mais, toi, tu l’ignores, comme ces deux derniers jours, tu l’ignores, tu fermes les yeux, le visage baignée dans la lumière. T’as le coeur qui palpite un peu, t’essaie juste de sortir toutes les énergies négatives accumulées dans cette ville. Il y en a beaucoup.

Tu sais pas si c’est parce que t’es sortie de ton cocon, loin, très loin.  Mais tout t'épuise très vite. T’as l’impression d’avoir perdu ton énergie et tu commences à craindre que le soleil t’abandonne. T’as peur de l’avoir trahi. T’es pourtant sûre de l’avoir entendu te chuchoter de fuir, de partir loin. Cette vision, tu l’as pas inventé, ils peuvent tous dire ce qu’ils veulent, t’es pas folle. Tu te prives pas de nourriture sans savoir ce que tu fais. Tu sais qu’il te sustente bien assez Le soleil pourra te nourrir si tu te fie à lui. « -Arrêtes de m’ignorer, putain ! T’es insupportable. Je vais prévenir, Maman. J’arrive pas à te gérer, Zo’. Ce truc de secte bizarre ça commence à être sérieusement flippant et dangereux. » Tu te crispes et t’inspires fort, tu baisses les bras en soupirant longuement. Tu veux pas que Rowan prévienne vos parent. Tu veux pas qu’ils reviennent dans ta vie. T’as fais ton deuil, toi. T’es passé à autre chose. Tu te vois pas retourner chez eux, même si vivre dans un studio étudiant c’est pas facile, t’es pas prête à les revoir.  « -Si tu la préviens, je m’en vais. Tu le sais, Roro ?» Tu dis ça d’une voix calme, t’es partie de chez parents quand t’étais encore très jeune, douze ans seulement, t’étais encore une enfant. Pourtant, tu sais, c’est pas un choix que tu regrette. Et malgré tout ce que les gens peuvent dire, on t’a pas forcer à les rejoindre. On t’as pas manipuler. On ne t’as pas non plus donner de faux espoirs quand à ce que la vie là-bas serait. Personne ne t’as jamais fait de mal , personne ne t’as jamais forcer à quoi que ce soit. Et tu as été heureuse dans cette communauté qui t’a apporter plus que ce que tu pouvais espérer. La paix, la tranquillité et puis un but dans la vie. T’es peut-être un peu égoïste de ne pas pouvoir leurs rendre ce qu’ils t’ont offert. T’es peut-être un peu cruelle de ne pas être capable de mettre tes propres désirs de côtés. Peut-être que t’aurais jamais dû partir. Peut-être que t’as vraiment abandonné le soleil. Peut-être qu’il te le montre, qu’il essaie de te dire que tu fais fausse route. Et peut-être que tu devrais l’écouter.

Tu attrapes ton portable pour constater que tu as du retard sur ton rendez-vous. Tu l’attendais depuis longtemps, ce moment. Juste pouvoir passer du temps avec elle, discuter. Espérer qu’elle se moquera pas de nouveau de toi. Espérer que cette fois , ce ne sera pas la même catastrophe que la première fois. Tu te lèves pour filer vers l’armoire de ton frère pour y  chercher une paire de chaussure. « -J’ai perdu mes chaussures, je prends tes baskets.» Tu souffles, même si elles sont dix fois trop grandes pour toi, et même si tu sais pertinemment que tu rentrera sans doute sans, tu les enfile et tu attrape ton sac , ton hangdrum dans sa pochette, jetant un oeil à ton frère, dépité par toi, ton comportement et peut-être juste celle que tu es devenue. T’as grandi et faudra un jour qu’il s’y fasse. T’es différente, et ça aussi, il faudra qu’il s’y fasse. Tu dis pas que c’est facile à concevoir. Tu dis pas que la vie à été un long fleuve tranquille pour toi. Que ça a été facile pour eux, aussi.  Dans leurs têtes, t’as vécu ce qui s’apparente à un kidnapping. On t’as drogué, on t’as maltraité et tu as fuis. Mais c’est pas ça. C’est pas cette histoire que tu veux raconter, toi. C’est pas ça, que tu as vécu. C’est pas ce qu’ils s’imaginent. Et ils voient peut-être ça comme une expérience négative. Comme un sale truc qui t’es arrivé mais, toi t’es heureuse de la vie que t’as eut parmi eux. Et si tu pouvais, tu repartirais sans doute là-bas. Tu claque la porte derrière toi et tu te mets en route vers le parc.

Toute cette expérience en ville, parmi toutes ces énergies détraquées, toutes ces âmes en perditions, ça te rends malade. Et si tu reste, si t’es encore là, c’est sans doute parce que t’es tombée amoureuse. Que c’est la première fois. Et tu sais, t’es pas une reine et t’es sans doute pas conquérante comme tu pensais l’être. Mais, t’as pas peur de te lancer. T’as pas peur d’essayer. Et même si ça fait mal quand elle te regarde comme si tu étais folle, t’as envie de la connaître. T’as envie de continuer de l’aimer. Alors voilà. Elle t’as déçue deux fois mais tu donnes des chances. Tu mises sur les malentendus. Sur l'incompréhension. T'espère. Et t’arrive bien en avance au lieu de rendez vous, tu remarques à peine que t’as déjà plus qu’une chaussure.




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